It's amazing what you'll find face to face.

On attendait beaucoup de Looper, annoncé comme étant le nouveau fer de lance de la science-fiction moderne. Rian Johnson à l’écriture et à la réalisation, puis aussi la rencontre de deux figures du cinéma, à savoir Bruce Willis, badass éternel, et Joseph Gordon-Levitt, le petit gars qui ne cesse de gravir les marches du 7ème art.
Le face à face s’annonçait musclé, mais c’est finalement l’enchainement de déceptions qui s’impose. La bobine s’essaie d’abord à l’action, péniblement, puis se transforme en un agaçant laïus qui semble sans fin, rappelant les pires moments des métrages de Tarantino. Ça se croit intelligent et novateur, mais en réalité tout ce qui compose la trame a au bas mot 60 ans, mélangeant allègrement Demon with a Glass Hand (épisode d’Au-delà du réel, déjà pompé par Sieur James Cameron), Substance Mort de Philip K. Dick ou encore La Jetée. Ça n’aurait pas été démesurément gênant si cette partie pseudo-intellectuelle se situant au niveau philosophique moyen que l’on peut trouver chez les piliers de comptoir du PMU du coin n’était pas si imposante, et surtout si l’action ne restait pas aussi désespérément figée que le visage de Joseph Gordon-Levitt, confit dans un maquillage qui se montre par moment bluffant et d’autres hilarant. On sent une volonté chez Johnson à vouloir mélanger les genres à la manière des Wachowski, mais le monsieur ne trouve jamais d’équilibre et se montre loin d’atteindre l’excellence de Matrix, qui dans sa plus courte scène (la révélation de la réalité à Neo par Morpheus) a plus de réflexion que n’en a Looper dans toute sa durée.
Looper réussit néanmoins à réveiller un peu son public grâce à quelques sympathiques scènes d’action servies par un Bruce Willis qui ne cesse de prouver que malgré son âge il n’a pas perdu de sa verve et reste hautement efficace lorsqu’il s’agit de canarder à tout va (à l’inverse de son doppleganger qui fait preuve d’une inertie presque exaspérante), malheureusement c’est tout ce que l’on aura à en retenir. A la limite on pourrait retenir aussi qu’en plus d’être fainéant lorsqu’il s’agit d’agiter sa plume, Johnson a recours aux gimmicks énervants de la SF actuelle, chaque plan étant l’occasion de placer une source lumineuse en plein milieu de l’écran afin d’afficher un lens-flare qui prend le quart de la hauteur de l’écran, rendant l’essai encore plus insupportable qu’il ne l’est déjà (le passage avec la scène du frigo et sa lumière qui nous aveugle pendant 5 bonnes minutes en est le meilleur exemple), jumelant la bobine avec l’affreux Total Recall de Len Wiseman (en plus de X-Men – L’affrontement final, le gros money-shot du film en étant totalement absorbé).
Looper avait un titre qui par chez nous se prêtait d’avance à toutes sortes de jeux de mots, bons ou mauvais, recherchés ou faciles, mais tout comme Johnson nous allons user de médiocrité et de facilité: c’est loupé.
SlashersHouse
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le 4 nov. 2012

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