Dès le premier plan on comprend que ça va être chiant.
En soi, l'idée, le pitch, le fond de l'histoire... tout cela est loin d'être inintéressant. Mais le traitement est insipide. Il ne se passe absolument rien de tout le film. Cela ne devient intéressant que lorsque les deux larrons s'introduisent chez cette femme parce qu'il y a enfin un minimum d'interactions. Mais ça reste le minimum du minimum, hélas. Mais ça relève un peu l'intrigue. La fin est percutante parce que les événements s'enchaînent bien plus vite, peut-être même plus pour ce rythme que pour la violence. J'ai bien aimé cette fin, même si j'ai du mal à voir où l'auteur veut en venir. Mais ça ne me fait pas oublier tout l'ennui que j'ai ressenti pendant plus d'une heure...
La mise en scène n'est pas moche en soi : la photographie n'est pas remarquable en terme d'esthétique, mais les angles de vue choisis fonctionnent, aident à bien situer de quoi on parle. L'action est lisible. Le montage est lent, très lent. Le monteur parvient à conserver ce rythme tout du long, ce qui est une qualité, c'est sûr, mais ça dessert tellement le récit... La manière de filmer les non acteurs est parfois un peu pathétiques : le réalisateur a trouvé de vrais mexicains qui doivent joindre les deux bouts, il les filme de près... même s'il n'y a rien de misérabiliste dans le film, cette manière de faire me déplaît un peu. Mais bon, au final, les acteurs principaux, pro ou pas pro, jouent bien. Et la confrontation entre les deux renforcent le décalage entre le monde des blancs et celui des mexicains.
Y a la scène géniale de climax, une tête éclatée. C'est assez impressionnant. Le trucage est vraiment nickel, on y croit totalement. Et je ne m'attendais absolument pas à ce que le réalisateur et son équipe responsable des effets spéciaux parviennent à un tel résultat. Il y a un 'making of' pas inintéressant : malheureusement le réalisateur de ce documentaire passe plus de temps à questionner les acteurs que montrer les étapes de réalisation de cette scène. Mais bon, c'est intéressant à suivre, sans doute plus que la fiction en elle-même. Surtout lorsque ce court-métrage se poursuit jusqu'à Cannes où l'on apprend qu'un des acteurs a été arrêté par la police française taxée alors de xénophobe. Après, on a droit à la petite morale d'un journaliste français à qui on a envie de latter les couilles tant il profite tel un vil opportuniste ("j'ai honte de la France", j'ai pas l'impression qu'il avait honte et que cette pensée lui ai traversé l'esprit plus de 5 secondes... mais je me trompe peut-être).
Bref, le film est chiant, il faut attendre la fin pour qu'il se passe enfin quelque chose ; le making of est mieux que le film même s'il est décousu et maladroit.