Los Bastardos
5.5
Los Bastardos

Film de Amat Escalante (2009)

Dès le premier plan on comprend que ça va être chiant.


En soi, l'idée, le pitch, le fond de l'histoire... tout cela est loin d'être inintéressant. Mais le traitement est insipide. Il ne se passe absolument rien de tout le film. Cela ne devient intéressant que lorsque les deux larrons s'introduisent chez cette femme parce qu'il y a enfin un minimum d'interactions. Mais ça reste le minimum du minimum, hélas. Mais ça relève un peu l'intrigue. La fin est percutante parce que les événements s'enchaînent bien plus vite, peut-être même plus pour ce rythme que pour la violence. J'ai bien aimé cette fin, même si j'ai du mal à voir où l'auteur veut en venir. Mais ça ne me fait pas oublier tout l'ennui que j'ai ressenti pendant plus d'une heure...


La mise en scène n'est pas moche en soi : la photographie n'est pas remarquable en terme d'esthétique, mais les angles de vue choisis fonctionnent, aident à bien situer de quoi on parle. L'action est lisible. Le montage est lent, très lent. Le monteur parvient à conserver ce rythme tout du long, ce qui est une qualité, c'est sûr, mais ça dessert tellement le récit... La manière de filmer les non acteurs est parfois un peu pathétiques : le réalisateur a trouvé de vrais mexicains qui doivent joindre les deux bouts, il les filme de près... même s'il n'y a rien de misérabiliste dans le film, cette manière de faire me déplaît un peu. Mais bon, au final, les acteurs principaux, pro ou pas pro, jouent bien. Et la confrontation entre les deux renforcent le décalage entre le monde des blancs et celui des mexicains.


Y a la scène géniale de climax, une tête éclatée. C'est assez impressionnant. Le trucage est vraiment nickel, on y croit totalement. Et je ne m'attendais absolument pas à ce que le réalisateur et son équipe responsable des effets spéciaux parviennent à un tel résultat. Il y a un 'making of' pas inintéressant : malheureusement le réalisateur de ce documentaire passe plus de temps à questionner les acteurs que montrer les étapes de réalisation de cette scène. Mais bon, c'est intéressant à suivre, sans doute plus que la fiction en elle-même. Surtout lorsque ce court-métrage se poursuit jusqu'à Cannes où l'on apprend qu'un des acteurs a été arrêté par la police française taxée alors de xénophobe. Après, on a droit à la petite morale d'un journaliste français à qui on a envie de latter les couilles tant il profite tel un vil opportuniste ("j'ai honte de la France", j'ai pas l'impression qu'il avait honte et que cette pensée lui ai traversé l'esprit plus de 5 secondes... mais je me trompe peut-être).


Bref, le film est chiant, il faut attendre la fin pour qu'il se passe enfin quelque chose ; le making of est mieux que le film même s'il est décousu et maladroit.

Fatpooper
3
Écrit par

Créée

le 27 août 2017

Critique lue 291 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 291 fois

2

D'autres avis sur Los Bastardos

Los Bastardos
Cine2909
5

Critique de Los Bastardos par Cine2909

Attention, voilà un film qui va en choquer plus d'un ! De longs plans-séquences, des dialogues minimalistes au possible et une scène qui vous fera forcément bondir de votre siège ; Los bastardos...

le 26 avr. 2011

3 j'aime

Los Bastardos
arthur404
1

Critique de Los Bastardos par arthur404

Le plan de la camionnette est mythique. Dans un sens tragique. A lui seul il exprime la lenteur horripilante, l'apathie pathologique du film. Il s'agit de ce plan fixe où l'on voit, de loin, une...

le 9 déc. 2010

3 j'aime

Los Bastardos
Fatpooper
3

Satanos mexicanos !

Dès le premier plan on comprend que ça va être chiant. En soi, l'idée, le pitch, le fond de l'histoire... tout cela est loin d'être inintéressant. Mais le traitement est insipide. Il ne se passe...

le 27 août 2017

2 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55