Le gouffre qualitatif avec un vrai cinéaste comme Roberto Gavaldon est flagrant dans ce petit film noir dont l'aspect le plus intéressant ne réside par dans sa dimension thriller mais plutôt dans ses touches sociales plus convaincantes et sincères.
Rien de dément non plus et Galindo ne cherche pas à faire dans le néo-réalisme mais on apprécie le naturel des scènes de foules lors des pauses déjeuner, l'évocation de la mort du père du héros et les rapports avec le patron qui montre une figure plus humaine scènes après scènes, évitant un manichéisme qu'on craignait initialement.
Ces moments ne représentent malheureusement qu'une maigre portion du film qui reste fort décevant dans son scénario et ses personnages. La femme fatale est malheureusement très ratée et empêche d'adhérer à une grande partie du film. Si la scène même du casse est honnêtement réalisée et montée, elle manque cruellement d'enjeux et de tensions. Un qualificatif qu'on pourrait appliquer à l'ensemble du film à cause de son moralisme dégoulinant, de sa trop grande prévisibilité et du manque d'incarnation du méchant dont les hommes de mains demeurent transparents et jamais menaçants.
Le film ne manque pas de péripéties sur le papier mais leurs transpositions ne possèdent que peu d'impact si ce n'est quelques moments plus sadiques comme le chef de la bande abandonné à son sort après un accident de voiture.