Le côté amateur du film tourné avec une simple caméra numérique, l'économie de moyens financiers, les acteurs non professionnels et la mise en scène très sobre ne nous rebutait pas au début. Au contraire, une certaine séduction opérait avec ce personnage à la volonté de s'en sortir inébranlable, candide mais vrai, de Luz. De même le récit documentaire, non écrit et vraisemblablement réel de ses collègues de travail arrivées comme elle en Europe, plus précisément à Rome, comme migrants économiques ayant quitté la misère de l'Amérique Latine, nous intriguait et nous maintenait intéressé.
Cependant, l'arrivée du personnage de Fran (lesbienne péruvienne accompagnée de son sac à dos comme maison) oriente la narration vers d'autres chemins dont le début ne nous laissait jamais augurer. Personnage d'abord protecteur et souriant, il devient vite manipulateur, grossier, violent après avoir pris possession de Luz comme d'un objet (d'où le titre du film). Leur relation ambiguë, sexuellement et émotionnellement, donne lieu à des passages médiocres avec une Fran au jeu unique et d'une grande laideur physique et une Luz souvent pathétique ne sachant que rire ou pleurer, l'intrigue frôlant souvent les lieux communs des telenovelas bien qu'évitant cet écueil grâce à la thématique LGBT. Le film s'égare ainsi quelque peu, déroulant en outre un bon nombre d'invraisemblances.
Un total, un premier film souffrant des symptômes réguliers du réalisateur novice.