Humour décalé et surréaliste (à la sauce noir jaune rouge) en fait un bon moment de détente.

Losers Révolution de Grégory BEGHIN & Thomas ANCORA (comédie, 2020)


Entamons notre avis sur la forme globale du film : les éléments de l’intrigue sont placés et font avancer le scénario : réseaux sociaux, des losers VS des winners, une vengeance sur la vie et quelques imprévus. Ils apporteront leur lot d’humour et de gags dont chacun appréciera la portée. Ici les « winners » sont des athlètes qui collectionnent les followers dans une émission de téléréalité dont seuls les Belges connaissent le secret.


Le film introduit également des motifs. Ces derniers anticipent une action en introduisant un élément, une caractéristique d’un personnage. Il s’agit par exemple de Fred, le Casanova de la bande, qui avec son absentéisme répété en compagnie de femmes, apporte quelques retournements et scènes cocasses (dont la scène finale, mémorable).


Le scénario a quelques bonnes choses malgré un aspect parfois brouillon dans son exécution. L’intrigue est présentée au spectateur dès le début et ne laisse pas de place au mystère. Il s’agit d’une vengeance sur la vie dont les losers ne veulent pas, mais finiront par y adhérer. Les valeurs changent au fil de l’intrigue, le tout par extrapolation. C’est simple et les références (réseaux sociaux, maladie de la beauté et de la réussite ainsi que la téléréalité) sont dans l’air du temps. Nous comprenons les changements, les causes à effets du scénario et nous pouvons déduire la suite. C’est facile de donner du sens au film. À l’inverse, une série d’évènements aléatoires auraient pour conséquences d’empêcher le spectateur de suivre pleinement l’intrigue puisqu’il ne comprendrait pas les liens entre les évènements précédents et le schéma global.


Question humour, le scénario utilise des patterns connus des films comédies. C’est un peu gros parfois, mais d’autres fois bien placé. À titre personnel, j’apprécie moins les blagues qui font référence au sexe (style American Pie) qui n’apporte pas grand-chose au film. Mais l’humour reste personnel et tant qu’il fait rire, le film atteint son but.


Enfin, le scénario introduit une petite surprise. C’est un film belge qui se moque (un peu) des Belges d’une manière moins grossière que d’autres comédies. Les références sont présentes, on sourit avec le contexte linguistique et d’autres scènes surréalistes (à la belge). Nul doute, si un pays a, dans ses cartons, un prototype de téléréalité mettant en scène des bodybuilders, ce doit être la Belgique.
La mise en scène dans un film comédie est généralement moins parlante qu’un autre genre. L’accent est mis sur les acteurs, l’éclairage aussi et les costumes n’ont pas d’intérêt dans ce film. Le film nous offre une belle panoplie de comédiens dont le jeu est bon. Tout particulièrement Kody qui sort des rôles de la télévision. Une performance habile, qui malgré tous les clichés du personnage, est subtilement mise en scène et donne du corps au personnage.


Nous pourrions nous attarder sur certains effets spéciaux comme l’utilisation d’armes à feu dont les effets nécessitent un peu plus de matière à l’écran ou certains mouvements de caméra, mais ce serait épiloguer.


Bref, humour décalé et surréaliste (à la sauce noir jaune rouge) en fait un bon moment de détente.

ItSupergreenAvis
5

Créée

le 15 oct. 2020

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