Vu en salle de cinéma (festival premiers plans en 2019) c'était ma "première" expérience avec Lynch. Ce dernier sait déjà cultiver une aura de mystère autour de lui, et le peu que j'avais vu avant (un seul extrait de Lost Highway justement, plus vu des photos de ses expositions) ne m'avançait pas sur ce que j'allais voir. Je pense que son cinéma est un exemple d'une autre vision du cinéma, moins centré sur l'envie de raconter. Ce n'est pas, je pense, une envie de montrer différemment les mêmes histoires, mais carrément de proposer réellement le cinéma comme un art, qui apporte des propositions esthétiques, Lost Highway raconte moins pour faire plus ressentir. On sort de la séance avec des images fortes, qui marquent. Il y a une intensité, presque une violence dans ces ambiances qui se détachent profondément d'un paysage audiovisuel qui veut s'intellectualiser, encore et toujours. C'est ça qui fait que le film peut fâcher, là où certains cinéphiles aimerait que le cinéma soit un langage toujours clair, composé de signes qui signifient toujours la même chose, Lost Highway est cryptique, contradictoire. Tout n'a pas un sens précis qu'il faut avoir compris.
(wip je me réserve le droit de revenir sur ce que j'écris quand des choses me reviennent)