La nuit, je mens.
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Après la révélation Sofia Coppola grâce à son Virgin Suicides, faisant partie de mes films préférés, la fille de son père confirmera tout son talent, un peu perdu lui aussi depuis, avec Lost in Translation.
Et c’est vrai qu’on en perd des choses à la traduction ! A l'exemple de cette scène hilarante où le réalisateur japonais d’une pub pour whisky n’arrête pas de débiter les intentions du rôle à Bill Murray et comment la traductrice, en échange, fait on ne peut plus court...
Aussi, et sans transition, j'ai trouvé la mégapole tokyoïte magnifiquement filmée, entre épilepsie bruyante du jour et ivresse luminescente de la nuit, les excellents choix musicaux - à la fois bruitistes et ouateux – de Sofia Coppola procurent à ce long-métrage une atmosphère unique. Cette bande originale me tient d’ailleurs très à cœur, puisque c’est grâce à elle que j’ai découvert le mouvement "shoegaze". Le Sometimes de My Bloody Valentine devenant une véritable révélation pour moi.
Le duo d’acteurs principaux s'avère quant à lui phénoménal : le génial Bill Murray donnant la réplique à la toute jeune Scarlett Johansson - seulement 17 ans !!! et à tomber déjà. L’histoire de leurs deux personnages perdus au début de sa vie pour l'une et à la fin de la sienne pour l'autre, et ce, au milieu d'un lointain ailleurs, est émouvante. Mélancolique mais souriante. Ironique. L'une essayant de suivre son mari, l'autre essayant de fuir sa femme, en quelque sorte. Mais heureusement, malgré leur décalage complet avec la ville et ses habitants, tous deux finiront par se rencontrer autour d’un verre d'insomnies pour ne plus se quitter, ou presque...
L'épilogue de Lost in Translation frise avec la perfection. Très touchant, il donne juste envie d’être amoureux. Presque platoniquement. Et si cette petite comédie s'avère relativement lente, son humanité, ses sentiments profonds et son humour, ainsi que son excellente réalisation et sa beauté esthétique, méritent amplement que l'on s'y attarde... sereinement.
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Créée
le 20 août 2015
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