Le très anticipé Lost River, premier film par Ryan Gosling, est enfin dans les salles. Présenté au Festival de Cannes l'année dernière, nous étions nargué de teaser et courtes bande-annonces, nous donnant toujours plus envie de le découvrir et de goûter aux talents de réalisateur d'un des acteurs les plus populaire d'Hollywood.
C'est donc avec une grande impatience que j'ai regardé Lost River. Et j'ai été surprise à bien des égards. Conte fantasque teinté de violence et de poésie ... Je ne suis pas restée sur ma faim. Alors que je m'étais fait une idée de ce qui m'attendait d'après les extraits diffusés ces derniers mois, j'ai pu voir un humour noir auquel je ne m'attendais pas.. J'ai surtout découvert un aspect de Ryan Gosling qui m'était totalement inconnu.
Dans une ville désertée où ne reste que très peu de maisons, Billy, une mère de famille interprétée par la très douée Christina Hendricks, tente de survivre et de garder sa maison pour ses deux fils : Franky et Bones. Ce dernier est menacé par la présence sombre et terrifiante de Bully qui fait la loi, pendant que sa voisine Rat lui fait découvrir l'histoire des lost rivers.
C'est donc dans un décors presque désert et où la nature reprend ses droits que le récit prend place. Le film qui dure 1h30 a ce rythme doux qui atténue la violence et poétise la misère. Les personnage sont tous singuliers : qu'il s'agisse de la grand-mère de Rat qui reste toute la journée silencieuse devant la télé, ou Bully dont le discours très répétitif contraste avec son attitude impulsive et violente.
La beauté des plans, le jeu des ralentis et surtout le travail des couleurs crée une atmosphère unique en son genre, nouvelle et rafraîchissante. On se laisse doucement entraîner dans les bas-fonds du club par Eva Mendes, dont la performance totalement décalée prouve encore une fois son talent, mais aussi au fond du lac et au fond du désespoir.
Le casting n'aurait pas pu être plus au point : Iain De Caestecker, nouveau venu sur le grand écran, montre de quoi il est fait et on en redemande ; Christina Hendricks s'affirme dans un répertoire relativement différent ; Saoirse Ronan continue sur sa lancée après Le Grand Budapest Hotel ; mais il ne faut pas oublier Matt Smith, plus connu pour son rôle dans Doctor Who, qui ne cesse de surprendre par ses choix de films toujours plus audacieux et différents.
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'un film qui surprend. Je pense qu'il faudra désormais compter avec Ryan Gosling qui, je l'espère, renouvellera l'expérience.