Énormément d'éléments concourent à conférer à ce film sa qualité cinématographique avérée. La première caractéristique qui vient à l'esprit au terme du visionnage est l'esthétique à couper le souffle, des couleurs et des motifs plus enivrants les uns après les autres, au service de l'onirisme latent tout le long du film. Des vies déchues transcrites par une violence psychologique (et physique) transmise par l'ambiance résolument oniri-oppressante du film, notamment à travers une bande son magique qui n'est pas sans rappeler un certain Nicolas Winding Refn. A certains moments, il est difficile de ne pas y voir un clin d'oeil aux titres aériens qui parsèment Drive et tâchent de lui attribuer toute sa force. Si au début de Lost River on craint que l'esthétisme à outrance masque une tare de scénario ou une absence de fond, le fond est justement consacré par la forme. Allégorie d'une Amérique déchue des villes anciennement industrialisées, le feu, la destruction et le désespoir sont des motifs éminemment récurrents tout au long des 95 minutes. Les acteurs, eux aussi, d'une sobriété désarmante, viennent simplifier un film que l'on pourrait penser lourd initialement, et c'est cette même sobriété qui parachève la violence et parallèlement la force esthétique des plans. En définitive, Lost River est une première oeuvre poignante et désarmante qui ne laisse pas de marbre, à n'en pas comprendre le succès très mitigé qu'il a reçu, passé presqu'inaperçu dans les salles. L'onirisme de la déchéance dans toute sa majestuosité.

Créée

le 19 juin 2015

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