D’emblée, voici ce que j’ai le moins aimé dans ce film : le choix des acteurs masculins qui ne fait pas trop honneur au génie des grands hommes. L’utilisation de cartes postales anciennes pour introduire un nouveau lieu, intéressante mais répétitive.
Malgré tout, ce film est un coup de coeur, une belle introduction, détaillée et précise historiquement, à la vie et à l’oeuvre de de Lou Andréas Salomé.
1933, Göttingen, alors que les nazis étendent leur puissance et leur contrôle, Lou Andréas Salomé, qui a plus de 70 ans, décide de faire écrire sa biographie par Ernst Pfeiffer.
On explore alors, son enfance, son adolescence, sa vie adulte. Une existence parsemée par des rencontres avec des hommes exceptionnels, éperdument amoureux d’elle, Paul Rée, Friedrich Nietzsche, Rainer Maria Rilke, mais aussi Sigmund Freud. Il est aussi question du Pasteur Gillot et de Friedrich Carl Andréas, son mari.
Femme de lettres avant tout, le film a le mérite d’évoquer une partie de son oeuvre et des bribes de sa pensée.
Mais surtout, le film aborde finement les questions de l’amour et du désir, de la liberté. Questions impensables à cette époque pour la plupart des femmes, mais posées et vécues de front par Lou Andréas Salomé, remarquablement interprétée par les actrices à différents âges.
On ressort du cinéma avec des questionnements sur ces points toujours d’actualité et l’envie de lire ou de relire des textes de cette femme, qui malgré sa notoriété, est souvent restée dans l’ombre comme l’égérie de grands hommes.