Respect ? Qu'est ce que c'est ? Un long-métrage à éviter, même par abonnement et pour Halloween.

Sorti de nulle part, Netflix a décidé de faire un long-métrage sur le jeu Loups-Garous tout en s’inspirant du dessin-animé Jumanji. Vous n’êtes assurément pas étranger au jeu de base, un jeu de rôle où vous jouez un rôle et où les loups, ou les villageois, doivent gagner en éliminant complètement l’autre camp. En faire un long-métrage part peut-être d’une bonne intention mais cela ne veut pas dire que c’est de bon augure pour autant. N’étant pas à sa première réalisation, François Uzan est donc choisi pour réaliser ce film. Et donc, qu’est ce que ça vaut ? Et bien, ça ne vole pas haut. Peut-être que c’est aussi à cause de la série sur Canal + mais ce long-métrage est vraiment mauvais.

Positif

• Même si le long-métrage est très discutable, il faut reconnaître que leur plateau de jeu et les cartes sont très sympathiques. Espérons qu’ils sortent cette édition là parce que les collectionneurs adoreraient l’avoir, ça donne réellement un style de jeu très beau.

• Les musiques originales du long-métrage sont sympathiques. On a des musiques qui collent bien à l’univers du jeu et qui passent plutôt bien à l’écran, contrairement aux références musicales.

• Il faut reconnaître qu’on arrive à être un petit peu surpris par le long-métrage et ce qui se passe. En effet, l’inattendu arrive à fonctionner sur quelques points et ça fait plaisir à voir.

• Les décors sont sympathiques. Rien de grandiose à se mettre sous la dent mais il faut reconnaître que les décors sont réellement sympathiques pour ce que ça propose.

• Si on excepte les loups, les costumes sont réussis. Ce n’est pas difficile à faire mais on a des costumes plutôt convaincants.

Négatif

• Concernant les personnages, sois ils sont inintéressants, sois ils n’apportent rien à l’histoire. Si on prend toute la famille, on est sur un cas de famille qui a besoin de se ressouder mais aucun développement personnel derrière. Au final, on finit par suivre des personnages lambdas qui n’ont rien à nous raconter. Et si on compte les personnages secondaires, comme le capitaine qui fait juste figure d’autorité classique, les soldats débiles, un personnage historique détruit et un ancêtre victimisé. Puisqu’on parle de personnage historique, qu’est ce que c’est que ce Leonard Da Vinci ? Le mettre dans le long-métrage et qu’il aime les hommes, en soi d’accord (dans Assassin’s Creed II, c’était dit dans son descriptif qu’il était homosexuel et ça ne dérangeait personne) mais là, quand on voit ce qu’ils en ont fait… Bref, les personnages sont inintéressants tout en étant du gâchis et on ne retient même pas leurs noms.

• Évidemment, pour les besoins scénaristiques, ils ont du modifier les rôles des personnages pour les rendre plus cohérents. Par exemple, la voyante lit dans les pensées, pourquoi pas, la petite fille est invisible, ça passe aussi. Par contre, le voleur qui est capable de changer de rôle, normalement c’est définitif et là il peut redevenir tel qu’il est tranquille et le chasseur a une force incroyable (alors qu’il est juste censé pouvoir tuer quelqu’un quand il meurt). Les compromis peuvent se comprendre mais ils auraient pu respecter un peu plus les rôles pour ce long-métrage. Encore heureux qu’on est pas eu le loup blanc ou d’autres rôles un peu méconnus. Comme le coup du village tout entier alors que la partie n’est censé concerner que les joueurs.

• Est-ce qu’on parle des moments de stupidité du personnage ? Par exemple, c’est seulement avant que la mère ne se fasse brûler qu’ils essayent de la sauver (alors qu’ils ont une fille invisible et un voleur qui peut se transformer sous la main). Le pire moment, c’est le passage de l’ado qui décide de mettre un vêtement pour sortir et qui tombe sur les loups qui ne calculent même pas le vêtement. Déjà, pourquoi mettre un vêtement quand tu es invisible et que tu sais que les loups traînent dans la nature ? Et surtout, comment les loups ne l’ont pas capté avec l’odeur ?

• Le long-métrage démarre par une partie de loups-garous qu’on voit en action avec Franck Dubosc en narrateur, ce qui est pas mal en soi, jusqu’à ce qu’on revienne vite à la réalité au bout d’une minute et qu’on y voit la famille qui a du mal à jouer. Aussi, comment Dubosc peut être la voyante de la partie et le narrateur, normalement il faut un narrateur qui ne joue pas en tant que rôle, non ?

• Le symbolisme est mauvais. Les rôles auraient pu correspondre à des difficultés de leur vraie vie mais non, le symbolisme a décidé de ne rien faire, et c’est regrettable parce qu’il y avait de quoi faire. La petite fille invisible alors qu’elle est influenceuse dans la vraie vie, le père peureux mais qui sait lire dans les pensées pour prendre du courage…

• Et si on parlait d’un gros faux-raccord ? Quand Jean Reno lance la flèche qu’il vient de rattraper sur la gauche, comment elle peut arriver de la gauche pour atterrir dans l’épaule de Jonathan Lambert ? Certes, c’est un détail mais c’est un détail qui a son importance malgré tout, c’est un gros faux-raccord impossible à manquer.

• Est-ce qu’on parle de certaines incohérences temporelles ? Non parce que cette scène de Dubosc en concert est chouette mais avoir une enceinte qu’il peut mettre sur sa luth pour pouvoir jouer Allumer le feu, il ne faut peut-être pas exagérer non plus pour les incohérences temporelles.

• Rien à redire sur le casting en dehors de Jean Reno qui joue un grand-père amnésique et qui fait un petit peu de peine. Oui, il a 15 ans de plus que Franck Dubosc mais il ne fait pas aussi vieux quand même, ils auraient pu choisir un acteur plus approprié, surtout que Jean Reno a déjà fait mieux.

• La fin est nulle mais notamment parce qu’ils ont défiguré une des peintures les plus belles de l’histoire de l’humanité, et aussi le fait que ça ne montre pas d’évolution de la famille, juste un souhait du père exaucé gratuitement mais pas mérité.

• Question mise en scène, c’est mal fait. La mise en scène est classique des fois et aléatoire à d’autres moments. Aucune identité visuelle, aucune séquence réellement marquante en terme de mise en scène, c’est beaucoup trop simple.

• Les loups ont des belles têtes mais un corps un peu discutable. Peut-être que c’est du au fait qu’on a chacun notre propre image des loups du jeu mais ce sont les seuls costumes assez critiquables malgré des belles têtes.

• Les effets spéciaux sont peu présents mais, quand il y en a, ça pique un peu les yeux. Certes, c’est un film Netflix mais vous n’allez pas nous faire croire qu’ils n’avaient pas le budget pour nous faire mieux que ça…

• Concernant l’humour, c’est pas terrible. Il est vrai qu’on peut sourire à une ou deux blagues mais la majorité d’entre elles ne sont réellement pas drôles. C’est à se demander si on arrive réellement à rire.

• Quelques moments sont rallongés pour de l’humour et du malaise, et ça ne marche toujours pas. Ils auraient pu raccourcir le long-métrage de 10 minutes en évitant d’étirer certaines scènes pour rien.

• Le jeu d’acteur n’est pas très travaillé. Les acteurs connus ne donnent pas l’impression de jouer un rôle ou de vouloir s’investir et les plus jeunes essayent mais ont un peu de mal à convaincre ici.

• Est-ce que la subtilité existe ici ? Pas vraiment. Dès les premières minutes, on voit venir que la petite fille de la famille est un loup-garou. Franchement, il vaudrait mieux soigner la subtilité.

• Le montage est une catastrophe dans les moments d’action. Il y en a peu mais les moments d’action sont réellement mal faits à cause de ce montage beaucoup trop chaotique avec trop de cuts.

• Puisqu’on parle d’incohérence, vers la fin, il y a une certaine grosse scène qui fait une action intéressante mais où il y a un gros problème (partie SPOIL pour plus de détails).

• Faire des références musicales, ça en devient infernal ici. Franchement, plus ils font de références musicales récentes, plus on en a marre et on a envie qu’ils arrêtent.

• La tension est mauvaise. Aucun moment n’arrive réellement à nous convaincre de la tension pour nos personnages.

• L’émotion est affreuse, nous n’avons aucun moment touchant ou réellement impactant…

Au final, Loups-Garous ne vaut clairement pas le coup, même si c’est inclus dans votre abonnement Netflix. On est tellement face à une tentative ratée de surfer sur le succès du jeu qu’ils ont voulu le faire dans un délire Jumanji mais sans bien y réfléchir. En vrai, une bonne adaptation du jeu de société est sûrement possible mais ce n’est pas le cas avec ce long-métrage. On a beau avoir des costumes et des décors corrects, ça ne fait pas tout. Les acteurs et actrices ne sont pas investis, la mise en scène est chaotique, le montage est affreux, on a un peu d’irrespect envers les règles du jeu, les personnages sont inintéressants et l’humour est mauvais avec des références musicales insupportables. Bref, c’est un long-métrage à éviter au maximum, même par curiosité.