Une partie de ma famille vient de Lourdes et donc était très croyante. Quant à moi comme tous les jeunes du coin, j’ai pris la décision à mon adolescence de rejeter en bloc tout ce qui touchait à la religion et à la superstition. Nous avions trop vu de crédulité chez nos parents face au bourrage de crâne du clergé pour adhérer à quoi que ce soit du discours de l’Eglise. Mais avec l’âge vient la curiosité et le loisir de faire des remises en question. Parti avec un a priori négatif j’avoue que j’ai été profondément ému par la dignité de ces croyants et j’ai ressenti en même temps de l’admiration devant la foi qui soutient leurs proches.
Sans vouloir expliquer l’inexplicable les deux journalistes Thierry Demaizière et Alban Teurlai
réussissent à nous faire partager leur empathie pour ces gens venus d’horizons divers, avec sensibilité, sans prosélytisme et sans voyeurisme. Le film est dédié à la mémoire de Cédric, souffrant de la maladie de Charcot, que l’on a vu avant à l’écran, serein et lucide, sachant sa fin prochaine. Les autres exemples, beaucoup moins extrêmes, comme cette jeune fille désespérée en proie au rejet et à la moquerie de tous ses camarades, sont tout aussi touchants.
Chaque participant raconte son histoire et nous permet de partager avec ceux qui l’accompagnent toute son ’espérance cachée derrière la souffrance. Lourdes semble être l’un des seuls lieux en France où souffle encore quelque chose qui transcende le quotidien.
Ce documentaire réussit à changer notre regard le temps d’un court moment et nous donne une leçon d’espoir à une époque qui n’a jamais été autant matérialiste.