Et 2 paniers à 3 points !
Que les amateurs de Queen Latifah se réveillent, la voilà dans une nouvelle comédie, résolument sentimentale, sur fond de basket-ball. Mais après toutes ces années, est-ce que son charme et sa joie opèrent toujours ?
Leslie (Queen Latifah), une kinésithérapeute et fan de basket-ball assiste à tous les matchs des Nets, accompagnée de son amie Morgan (Paula Patton), qui elle ne cherche qu'à être remarquée par un basketteur afin de se marier avec et ainsi devenir riche. Celle-ci y arrivera, Scott McKnight (Common), le capitaine de l'équipe, craquant pour elle. Suite à une chute, la carrière de Scott se retrouvera compromise, Morgan le laissera tomber, mais Leslie, persuadée qu'il pourra encore rejouer, mettra tout en oeuvre pour le remettre sur pied.
Ne cherchez rien de particulièrement original dans cette comédie romantique, car elle est prévisible et tout ce qu'il y a de plus convenu. Néanmoins, l'alchimie entre Latifah et Common prend plutôt bien, réussissant à impliquer un minimum de spectateur. Loin des comédies blacks regorgeants de clichés, nous avons ici le droit à quelque chose de moderne, à l'inverse de ce que nous servent sans cesse Eddie Murphy et Martin Lawrence, restés dans la parodie afro des plus ridicules et complètement en décalage avec le troisième millénaire. On sent évidemment l'influence de la culture afro-américaine, que ce soit par le milieu sportif choisi ou par l'ambiance musicale de très bon goût, nous offrant du Miles Davis ou du John Coltrane. Ici le Noir n'est jamais tourné en dérision, l'humour tournant autour de choses simples comme le père aidant sa fille à faire ses travaux mais ne collectionnant que les conneries ou encore la facétie de Queen Latifah, sans cesse communicative, et faisant constamment naître un sourire sur le visage du spectateur, sans que celui-ci ne s'en rende compte. C'est d'ailleurs une fois de plus que Latifah sauve un film de par sa seule présence, comme si elle avait le pouvoir de transformer le plomb en or. Il n'est pourtant pas simple de faire craquer le public quand on possède son gabarit, mais bien que les années passent elle continue de charmer haut la main son public masculin, grâce à son visage angélique, sa grâce, et sa malice. Forte et indépendante comme à l'accoutumée, on appréciera aussi la présence d'une autre femme du même acabit, Pam Grier, connue pour ses films féministes comme Foxy Brown ou encore Jackie Brown.
Bref, Love & Game est un produit relativement correct, mais pas le meilleur qu'ait fait Sanaa Hamri, sa réalisatrice, s'étant montrée plus imaginative avec Something New. C'est divertissant, mais sans surprises, le scénario ne s'y prêtant d'ailleurs pas, étant écrit pour que le spectateur sache dès les premières minutes comment ça va se conclure, sans pour autant que cela ne lui gâche le plaisir, croisant sans cesse les doigts pour que tout se termine comme il le voudrait. C'est niais, plein de bons sentiments, sans vulgarité, tout le monde est beau et gentil, mais si l'on adhère, on plonge. On ressort de la salle avec le sourire aux lèvres et avec du baume au coeur, et c'est déjà pas si mal.
Pour conclure, les amateurs de comédies sentimentales tout public et bon enfant prendront plaisir à suivre les aventures de notre duo. Ceux qui ne peuvent pas supporter ce genre d'histoires pourraient quant à eux trouver un plaisir coupable à regarder cette oeuvre, même si la plupart ne l'avoueront jamais.
Mention spéciale évidemment pour Queen Latifah, incarnation de la femme afro-américaine moderne, indépendante, n'ayant aucun complexe, à l'aise dans sa peau, et pouvant servir d'exemple à toutes les femmes, quelque soit leur couleur, et qui feraient mieux de s'inspirer d'elle que des mannequins filiformes de Vogue passés à la moulinette Photoshop.