Dans la lignée du cinéma indépendant international, Love Hunters se classe dans celui de l'Australie. Il est vrai que l'on connait très peu de choses du cinéma australien. Pour ma part, j'ai vu The Loved Ones, un film d'horreur vraiment particulier. Pour le coup, je n'attendais rien de ce film, le synopsis me l'a vendu comme un objet du trash. Comme souvent, on ne peut pas se fier au résumé...
Ce film me dérange. Il n'est pas mauvais, mais le postulat de départ n'est pour moi pas respecter. Clairement, tout laisse penser que le film va être très violent, notamment sur des scènes de viols ou ce genre de chose. Je veux bien que la suggestion soit intéressante mais je trouve que là, il y en a beaucoup trop. Pour le coup, le film est dur, mais, il n'est pas le coup de poing que j'attendais. C'est dommage dans un sens, c'est comme si le réalisateur n'avait pas osé prendre le risque de montrer plus de violence à l'écran.
Le film est lent. Vraiment très lent. Il m'a fallu deux fois pour le voir en entier. J'ai failli m'endormir la première fois. Je pense vraiment que le film souffre du fait qu'il ait été vendu comme un film violent sur un sujet fort. Pour le coup, il ne se passe quasiment rien au final dans ce film. On est presque sur un huis clos. Cependant, bizarrement, le film n'est pas mauvais. Une fois accepté le fait que la violence ne sera pas au rendez-vous, on peut vraiment trouver des points positifs à la proposition du réalisateur.
Le film tient sur la performance de son trio principal. Pour le coup, il faut constater qu'un gros travail de casting a été effectué en amont afin de trouver vraiment un trio qui fonctionnerait à l'écran. La réalisation est sobre, on est vraiment sur du classique de chez classique. Mais, l'ensemble fonctionne relativement bien. De temps en temps, le réalisateur joue vaguement sur une idée de profondeur de champ (les scènes de la cuisine laissent souvent apparaître la chambre où la petite est retenue, sorte de lien mystique entre les deux pièces) qui permet de faire deux actions en même temps mais cela reste basique.
Love Hunters porte un sujet fort. Mais au-delà de cela, je pense qu'on peut y voir une vive critique de la banlieue, pas seulement australienne, mais en général. Clairement, on est sur le cas classique où les voisins vont s'espionner, se détester en secret et faire bonne figure lorsqu'ils se voient. Finalement, ce côté simpliste de la mise en scène ferait presque penser à une sorte de docu-fiction sur des cas isolés dans les banlieues. Ce qui est vraiment surprenant (accentué par la mise en scène), c'est le fait qu'il y ait une sorte de totale transparence entre ses différentes maisons mais, une sorte de brouillard. Ou bien, c'est juste que tout le monde préfère penser à sa gueule, c'est moins romantique comme idée.
Je n'ai pas grand-chose à dire de plus sur ce film. En soi, je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ou pas. J'avoue avoir été quelque peu déçu dans un premier temps mais, en faisant la part des choses, on se rend compte du travail classique du réalisateur pour mettre en scène une histoire horrible.