J'écoutais le thème de ce film bien avant de savoir d'où il venait, alimentant de la sorte mes propres mélo-drames personnels tout le long de la Garonne. (Merci, Francis Lai, tu es un compositeur de génie, on te le dit depuis "un homme une femme", c'est beau, toujours plus beau, voilà, on t'aime.) Hier soir, donc, alors que j'étais en mal d'émotions, je me suis dit que j'avais bien envie de test mes réserves lacrymales et ma réactivité à la beauté/la simplicité/l'esthétisme /les beaux mots/la passion, éléments que l'on trouve aisément (pas toujours, hein) dans les films relatant d'un amour impossible ou fucked up dans les années 60-70. (En réalité, je me répète en boucle: "L'amour c'est beau, que quand il y'en a un qui meurt." depuis une semaine donc il me FALLAIT un drame, si ça inclut la mort d'un des protagonistes, désolée les bien-pensants, mais allons-y!) Bref, du coup, mon choix s'est orienté tout naturellement vers Love Story, parce que Francis Lai, tout ça, tout ça, 1970 et surtout j'avais lu le roman au collège (même si je ne me souvenais plus de la trame) et que c'est culte, donc à voir.
OK les gars. J'ai été bien déçue. Mais vraiment. J'ai jamais vu un truc aussi hermétique. Difficile de ressentir de la sympathie/empathie pour ce couple extrêmement fade et banal , il n'y a rien de réellement intime ou de magnifiant, juste un quotidien morne et chiant qui s'installe, des phases de vies qui m'auraient donné envie de me défenestrer si je les avais vécues à leur place. Mon dieu. Tant d'ennui. J'ai l'impression que Love Story est un film relatant une histoire d'amour banale, entre gens banaux, creuse et ennuyeuse comme un dimanche après-midi. Où sont les sentiments? Où est la beauté? Certainement pas dans une course effrénée, (et mal tournée, j'ai ri de la logique mal ficelée de cette scène) pour aller trouver sa donzelle pour s'excuser d'un désaccord sur un conflit avec papa-maman. Il aurait pu la courser pour lui refiler son jambon-beurre, ça aurait eu le même effet. Attention, je ne dis pas que c'est de la merde de filmer une histoire simple entre personnes simples (même si c'est aux antipodes de ce à quoi j'aspire, c'est tout autant pur et émouvant que les passions tristes), c'est juste que là, c'est indéniablement creux et morne. En fait, on dirait que Miller a essayé de faire un drame, tout en ne comprenant pas l'essence de celui-ci. On a essayé de faire pleurer les chaumières (et ça a plutôt marché apparemment si on lit les critiques et considère l'accueil qu'ont eu ce roman et ce film), en accumulant des clichés désuets, en tentant de faire du pathos, mais c'est tellement peu sincère et Miller a aussi peu de choses à dire que bon ça dénude tout le film de son intérêt. Autant regarder ses propres vidéos de vacances.
Résultat, j'ai fini par zapper des scènes, pour ne voir que celles où il y a le thème musical, parce qu'au final, c'est l'unique truc vraiment bien, beau, et signifiant dans ce film.