Contre le racisme et le cloisonnement des individus, l'ouverture. Pour incarner cette lutte pour la vie, non pas la collectivité bruyante mais le calme bientôt perturbé d'un foyer. Nichols fait le choix judicieux de fuir la peinture grandiloquente du destin d'une population pour se recentrer sur les joies et les malheurs, les difficultés et les victoires d'un couple dont l'ambition est pourtant toute simple : bâtir une maison où vivre ensemble, fonder une famille. Les acteurs brillent parce qu'ils se confondent parfaitement avec les personnages qu'ils interprètent - la sincérité des protagonistes principaux émeut sans cesse, fait résonner chacune des paroles - pourtant peu de paroles dans ce film, le langage du corps suffit et dit tout. La composition musicale encadre le métrage par un thème magnifique, plein de délicatesse, et accompagne subtilement les retournements vécus. Beauté d'une simplicité pourtant complexe à acquérir, justesse d'un destin mené par l'amour et la croyance en un lendemain ensoleillé. Loving est une œuvre superbe, poignante.