Dans ce nouveau film, "tiré d’une histoire vraie", Jeff Nichols pose une regard sensible et bienveillant sur ses deux personnages. Sans complaisance et avec beaucoup de sobriété, il raconte le parcours du couple Loving, réussissant bien à faire passer à l’écran cette forme d’incompréhension et d’abattement qui les habite face à cet acharnement dont il sont les victimes ; cette douleur intériorisé, notamment chez Richard, dont la naïveté touchante et le côté taciturne s’oppose à la ténacité et l’envie de se battre de Mildred.
Malgré l’intention louable et la douceur qui règne tout au long du film, on reste en retrait, trop spectateur devant cette histoire dont on attendait pourtant qu’elle nous emporte, qu’elle nous émeuve au plus haut point.
Trop sage, trop conventionnel, trop propre, Loving déçoit donc en partie, laissant une fois de plus cette impression de retenue déjà ressentie dans les précédents films de Nichols. Avec une absence d’enjeux dramatiques – récurrente et problématique chez celui qui n’a toujours jamais fait mieux que son second film Take Shelter – Loving est certes un joli film, plein d’humanisme mais un peu mou, et une fois de plus décevant chez celui dont on attend sans doute toujours beaucoup (trop) à chaque nouvelle sortie. A retrouver sur Hop Blog