J'assume mon titre car oui, Luca, c'est un peu l'intrigue de Lou et l'Ile aux sirènes où des humains deviennent pote avec une sirène ce qui provoque une rencontre entre les deux mondes, mais en version inversé : l'histoire est vue à travers les yeux d'enfants sirènes qui, voulant fuguer de leur monde, passe leur temps hors de l'eau, avant de trouver refuge dans un village humain.
Et ça marche dans tout ce que ça exécute à commencer par les personnages qui sont bien écrits, chacun ayant son caractère mais étant suffisamment approfondi pour avoir une raison intéressante d'agir tel qu'il est.
C'est amusant comment le film nous les présente de façon progressive, comme une sorte de passage du monde aquatique au monde terrien : on a d'abord Luca et sa fascination pour le monde des humains (tiens, ça rappelle un personnage de chez Disney) qui vit dans un monde de sirène... très proche du monde du dessus. D'ailleurs, le côté "monde humain transposé dans le monde des poissons" disparait assez vite, pour plutôt se rapprocher d'Alberto, qui vit seul, sur Terre, mais à l'écart des humains. Enfin, ils se retrouvent à Portorosso et c'est là qu'ils rencontrent Giulia.
Le film est très intelligent dans son déroulé et dans son rapport à l'autre. Pas mal de gens y ont vus une fable LGBT sur le fait que des personnages d'un monde tente de cacher leur vraie nature aux yeux des autres par peur d'être rejeté.
Avant de découvrir qu'ils ne sont pas les seuls dans ce cas et que d'autres l'étaient depuis le début.
Mais le film raconte assez finement cette thématique. Ainsi, il n'est jamais vraiment montré d'attirance particulière entre Luca et Giuilia même s'ils partagent des passions communes. Et le film est assez généreux dans ses interprétations, l'histoire se concentrant surtout sur l'amitié et le fait de dépasser ses peurs.
Le chara-design est intéressant, car certains personnages auraient été en pâte à modelé (ou dans un stop motion de Laika) que ça ne m'aurait pas étonné. Pixar voulait renouveler le chara-design de ses personnages, et c'est amusant de voir que les personnages ont des traits qui peuvent rappeler ceux qu'on va trouver dans Alerte Rouge. En interview, les auteurs citent les films Ghibli dans leur source d'inspiration, ça ne m'avait pas marqué tant que ça, mais en y repensant, le côté coloré, le village au bord de l'eau, le fait que le film se concentre plus sur des petites actions (le fait de vouloir construire une Vespa, la course que Giuilia veut gagner) que sur de grands coup d'éclats, tout ça a des airs de Ghibli.
Et puis la ville s'appelle Portorosso.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui, c'est trop chouette
Possibilité de remake/suite : Pixar a aussi fait un court-métrage qui fait suite à Luca, Ciao Alberto, qui est un super bonus, finissant l'intrigue autour d'Alberto et son père.
Le détail qui me titille : Les hommes poissons peuvent lire le langage des humains. Ceci dit, ça serait la preuve que
les grands mères sont allés très souvent à la surface, au point de faire en sorte que le langage écrit par les humains soit celui des hommes poissons, par échange culturel.
Suis-je le seul ? : A me dire que si le film s'était passé en Bretagne, ça aurait été un court-métrage.
Suis-je le seul ? (2) : A me dire que si ça se trouve ça se passe dans l'univers de la Petite Sirène. En fait, il aurait juste fallut qu'Ariel sorte de l'eau et se sèche au soleil pour devenir comme une humaine, mais Ursula lui fait croire qu'elle doit prendre sa voix en échange.