Ode à la vie
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Le titre est sans équivoque : Lucía y el sexo. Au moins, on ne sera pas surpris. Film espagnol sorti au début du siècle, Lucía y el sexo n’hésite pas à nous dévoiler l’anatomie de ses acteurs, flirtant parfois (qui a dit souvent ?) avec l’érotisme. Eh bien, vous savez quoi ? Le résultat est plutôt pas mal.
Généralement, le risque avec ce genre de film est de nous balancer du sexe à tire larigot aux dépens du scénario, piège dans lequel Love se serait lamentablement vautré à en croire la plupart des critiques. Ici, le réalisateur Julio Medem traite avant tout de l’amour mais aussi du deuil, de la perte d’un proche. Certes, l’histoire est parfois un peu tirée par les cheveux mais globalement le scénario tient la route.
Alors que la nudité semble parfois superflue dans des films se voulant « choc », elle apparait ici comme un élément à part entière de l’œuvre de Medem, s’intégrant totalement au récit. Le réalisateur espagnol parvient à capter notre attention pendant la totalité du long-métrage, ce qui est un petit exploit lorsqu’on traite de cette thématique. On apprécie par ailleurs la présence des belles Paz Vega et Elena Anaya (les filles apprécieront certainement davantage celle de Tristán Ulloa ou de Daniel Freire). A ce titre, Paz Vega décrochera le Goya de la Meilleure Révélation pour le rôle de Lucía qu’elle n’aura pas volé, malgré un accent andalou musclé.
S’il est parfois déconcertant, le film de Julio Medem suscite un certain intérêt dans sa façon de traiter un thème casse-gueule et s’en sort avec les honneurs à partir du moment où on se laisse emporter par le récit plutôt que d’en analyser les moindres détails.
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le 6 août 2015
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