Considéré comme le père du crime organisé moderne aux États-Unis, Lucky Luciano était l'un des chefs les plus importants de la mafia italo-américaine. Il a notamment organisé à Palerme le « Yalta du crime »avec les principaux parrains siciliens et new-yorkais et fait de l'Italie une plaque tournante du trafic d'héroïne.
Ce que ne manque pas de souligner Francesco Rosi, c'est l'impunité dont a pu bénéficier Luciano durant quasiment toute sa vie. Libéré aux Etats-Unis au bout de neuf ans de prison alors qu'il devait en faire cinquante, puis expulsé en Italie où il n'a jamais été vraiment inquiété, époux modèle entouré d'amis, bien que totalement amoral, Lucky Luciano menait tranquillement ses affaires depuis Naples. En dehors de ce portrait somme toute assez superficiel d'un homme très dangereux, on peut s'interroger sur le choix de l'acteur Gian-Maria Volonté pour le représenter. Comment croire au personnage avec cet acteur souriant à l'allure élégante et au visage sympathique, sans aucune ressemblance avec celui du chef mafieux? Dix ans après sa mort, il semble bien qu'il ne fallait pas trop toucher à l'image et à la réputation de Lucky Luciano.