Malgré tous les beaux plans de Terence Hill chevauchant au ralenti tout de blanc vêtu, malgré des efforts pour coller au scénario de la BD Daisy Town et malgré d'incessantes auto-références Terence Hilliennes qui font sourire (la poêlée de haricots, la musique de la Horde Sauvage, etc...) ce Lucky Luke est sans doute l'un des plus mauvais westerns que j'ai vu jusqu'à présent.
Honnêtement, je me suis demandé tout le long du film si Terence Hill était le seul véritable acteur professionnel du casting. En dehors de lui, le seul qui tient la route c'est le cheval. Il y a énormément de choses qui clochent dans ce film, entre les incrustations de blagues en bas de l'écran qui défilent comme des publicités de téléachat (idem pour les points d'interrogation au dessus de la tête des indiens), les décors que vous pouvez retrouver dans tous les bons Castorama du coin et la musique tirée du best-of intitulé "On a essayé de faire Ennio Morricone mais ça a foiré" ... Je ne sais pas ce qui est le plus déplorable... Ah si ! La scène particulièrement "woke" des indiens qui voient le futur de la société de consommation aux Etats-Unis dans une vision prémonitoire que les scénaristes ayant trop tiré sur le calumet de la paix ont trouvé bon de rajouter au film.
Cependant, je pense qu'il faut tout de même rester tolérant envers cet oeuvre ! Ce n'est pas un film ayant de grandes ambitions et je pense qu'il a principalement été réalisé pour un jeune public auprès duquel les gags et autre blagues potaches fonctionnent bien. Je pense que s'il m'avait été donné de voir ce film au cours de mon enfance, il serait devenu une belle madeleine de Proust par la suite, et la nostalgie aurait gommé tout ses défauts.
Alors, je le conseille quand même, à regarder en famille... A condition de regarder Mon Nom est Personne et On l'appelle Trinita directement après pour éviter à vos enfants d'associer Terence Hill à "mauvais Western".