Lucrèce Borgia par Alligator
Passé le côté sulfureux très épatant vu l'âge du film (la touche érotique est même beaucoup plus "poussée" que le remake de Christian-Jaque pourtant plus récent, 1953), reste un film poussif, un brin chiant parfois. Et je sais combien il semblera innommable aux puristes que l'on puisse associer ce terme merdeux au maitre Gance. C'est donc en parfait inculte (je n'ai vu que Napoléon que j'adule) que je me permets d'exprimer une opinion certes massive et brutale.
M'enfin, c'est ma vérité du moment : je me suis fait chier sur certaines scènes, j'ai trouvé l'ampoule de certains acteurs lassante (Gabriel Gabrio surtout).
Edwige Feuillère dont j'étais tombé amoureux quand j'étais gosse devant le Cinéma de Minuit m'a paru assez peu naturelle au fond, bien qu'elle sache jouer de son incontestable charme. Elle attrape bien la lumière en effet.
Et puis cette histoire en elle même, que je commence à connaître parfaitement maintenant après avoir vu la version de 1953 dernièrement, hé bien, j'avoue que je m'en lasse un peu également. Aussi l'aspect mélodramatique du personnage de Lucrèce, jouet des ambitions démesurées de son frère César, la femme à qui le bonheur est impossible finit par fatiguer un peu.
Entre le manque de naturel des acteurs et de la mise en scène, plus prompte à érotiser le récit qu'à lui donner de l'ampleur réaliste et le détachement vis à vis des personnages, je me retrouve avec un film qui sur le plan formel livre ici et là quelques jolis plans, quelques scènes intéressantes mais laisse un goût amer. Il y manque une rage, une tempête d'émotions, une foultitude d'éléments lyriques qu'on s'attend à trouver chez Gance. Là encore mon inculture en est largement responsable. Faudra donc que je me mette sérieusement à rencontrer cet auteur.