Limitless... mais en moins bien

[Spoiler Alert!!!] Oui parce que qu'on ne sait jamais! Je préfère préciser que cet article risque de contenir fortement des indices sur la fin du film.

Bon, allons-y... Traiter ce film de navet serait un peu trop radical. Certes. Je m'y entends, tous les goûts et les couleurs sont dans la nature. MAIS!! Et il y a un "mais", reprendre un concept déjà (peu) exploité, et en faire un film aussi navrant relève tout de même du génie.

Car il est impossible de ne pas comparer Limitless (de Neil Burger) et Lucy. Dans le principe, ça reste une bonne idée: l'exploitation des capacités du cerveau humain à son paroxysme. Et même dans la forme (pilule aux propriétés addictives et potentiellement létales pour l'un, et drogue condamnant à la "mort" pour l'autre), les idées se rapprochent. Mais le résultat final est diamétralement opposé.

Là où Burger se contentait d'un point de vue, dirais-je réaliste (apprendre les maths, les ficelles de la Bourse, devenir riche et intelligent), Lucy part dans une espèce de délire de science-fiction... mais de science-fiction poussé trop loin. Alors certes, le point de vue est respectable, nous ne savons pas ce dont nous serions capable avec 100% de notre potentiel cognitif, mais de là à maîtriser la matière, faire s'évanouir des personnes, ou voir des flux téléphoniques, je trouve ça (mauvais jeu de mots) hors limites!
De plus, les acteurs secondaires ont tellement l'air de n'être que là pour mettre sur un piédestal une Scarlet Johansson somme toute assez médiocre, ça ne contribue vraiment pas à donner de la profondeur au film.

L'intention de Lucy reste, une fois le savoir "universel" acquis, louable (transmettre ce savoir à l'Humanité), mais sincèrement... [SPOILER] l'histoire de l'univers qui tient sur une fichue clé USB, je suis désolé, ça fait fin bâclée! Et puis cette disparition du personnage qui devient ... et bien "Dieu" si j'ai bien compris avec ce "I am everywhere", laisse comme un goût d'inachevé, pour un Besson qui ne voulait pas laisser mourir réellement son actrice.[FIN SPOILER]

Bref, ce film au concept, certes déjà pas mal creusé et exploité, n'arrive pas à la cheville de ce qui a pu être fait avant. D'autant plus quand le réalisateur avoue que l'affirmation des 10% d'utilisation de notre cerveau est bel et bien fausse, et qu'en gros, c'est bien pratique pour combler les défauts du scénarios, et justifier cette débauche d'idées purement TROP fictionnelles.
Conclusion: un plastique de rêve pour une actrice et des capacités mentales à leurs maximum ne donnent pas forcément un bon film.