Tebé or not tebé
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Avec son pitch improbable, digne d'un Neveldine & Taylor, Lucy nous arrive dans la gueule auréolé de son fracassant premier week end au box office américain. Pourquoi t'es allé le voir ? Est-ce que c'est aussi con qu'anticipé ? Scarlett est est bonasse, je lui démonterais bien les hanches ? Autant de questions sans réponses au terme du métrage.
Ce que je PEUX vous dire c'est que c'est un délicieux ramassis de conneries-pseudo-scientifiques, avec de temps en temps des flingues et des voitures. Ce qui est curieux c'est d'avoir partout vendu le film sur ces arguments alors que ça n'occupe qu'à peine 20% du métrage. ( Le pourcentage, obsession narrative assumée jusqu'à la fin où Scarlett nous indique que les chiffres ça sert a rien... )
Pour le reste c'est, comme toujours chez Besson, un acte 1 démesurément long et chiant. Puis un peu des flingues et des voitures... Un méchant on sait même pas pourquoi il s'emmerde a continuer sa quête... Une héroïne plus antipathique que jamais, qui n'hésite pas à tuer des centaines de figurants, et pourrit la vie d'un scientifique qui voulait une preuve de ses pouvoirs en lui rappelant le pire souvenir de sa vie, alors qu'elle sait faire de la magie, genre coller des gens au plafond, etc... Quelle connasse.
Bref, Luc remplit son propre cahier des charges en une vingtaine de minutes avant d'offrir au spectateur un final époustouflant de philosophie transcendantale, confinant au religieux, au sacré. En un mot comme en cent, il fait son Tree of Life !
LUC BESSON lorgnant du côté de Malick. Heureusement que la bande-annonce ne met pas l'accent dessus, tiens !
Mais ça fait comment ? Ça donne quoi ? Comment t'as pu supporter ? Scarlett on voit ses seins ?
Hé bien ça fait rire. Le final est d'une connerie telle qu'on se demande si c'est pas une blague. Mais non, interrogé au terme de la projection, Besson tient bon la barre et explique que tout ceci a une base scientifique 100% véritable. Pourtant je veux pas cafter, mais y'a une meuf qui se pose à Time Square et voyage dans le temps / dans sa tête jusqu'à rencontrer un des premiers hominidés ( supposément Lucy elle même !? ) et lui tendre le doigt façon Chapelle Sixtine !
Lucy, c'est de l'Art Naïf et Besson s'érige en Douanier-Rousseau du Cinéma. Ça n'en fait pas un bon film, ni même un objet de valeur, mais écoutez donc ce que Malraux a à dire sur les Naïfs : « Ils osent croire que le temps n'est rien, que la mort même est une illusion. [...] Ils seraient les artistes de la grande espérance, les jardiniers miraculeux qui, pour le spectateur, font pousser des fleurs sur le béton. »
Et non, on voit pas ses seins.
Créée
le 7 août 2014
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