Un Lupin III à la direction artistique originale, les personnages ayant les membres et les visages allongés un peu à la Tex Avery (il n'y a que les femmes dont le design a mal vieilli).
Lupin III part à la recherche d'un diamant, l'Oeuf Royal, qui serait caché dans la statue de la liberté. Afin de pouvoir inspecter à sa guise, il dérobe la statue et la cache dans le grand canyon. Pendant ce temps, Goemon tombe amoureux d'une inconnue poursuivie par une secte maçonnique, Isabel. Et un mystérieux jeune garçon demande à Lupin de chercher le virus informatique ultime. Tous ces fils se rejoignent dans le désordre le plus total.
A noter plusieurs particularités :
- un Zenigata particulièremnt pouilleux ici. Il demande sans arrêt des reçus pour ses notes de frais, dort sous les ponts, et rate systématiquement tous les passages d'action.
- Un Lupin III un peu déphasé, obsédé par le fait que les données que possède Interpol lui permettent de prédire ses mouvements. Il cherche donc un moyen d'effacer ces données. A noter le moment de passage à vide où Lupin reste chez lui à regarder la télé, avec une entraineuse qui vient tout lui piquer (300 millions de dettes !).
- Un mélange étrange entre magie noire (les maçons peuvent posséder les gens, ils le font notamment avec Fujiko) et nouvelles technologies. Personnellement j'aime bien ces fantasmes qu'on avait au début des années 1990 sur ce que serait l'informatique. Ce mélange de téléphones en bakélite et d'ordinateur prenant la forme de panneaux gigantesques aux voyants multicolores, je trouve ça rafraichissant. ça nous rappelle tous ces rêves merveilleux non tenus par le futur d'alors.
- Un festival de gadgets ici. Une montgolfière géante pour enlever la statue de la liberté, une montre multi-usage (éblouissante/bombe), un improbable chewing-gum géolocalisateur, et j'adore en particulier les chaussures qui dévoilent des réacteurs si on fait un certain numéro de claquettes.
Les personnages sont mines de rien complexes et attachants.
Un bon Lupin III, pas exempt de reproches et délibérément foutraque mais fort plaisant.