ça tranche

Evidemment, on ne peut que se réjouir de voir celui qui a travaillé sur la licence Afro Samuraï travailler sur un nouvel opus de Lupin III centré sur Goemon. Comme dans Le tombeau de Daisuke Jigen, il s'agit de mettre en face du personnage d'ermite obsédé par la maîtrise de son sabre un antagoniste qui semble le dépasser : en l'occurence Hawk, un ancien marine devenu tueur à gage, un colosse indestructible armé de deux haches et d'un cigare. Il est chargé de tuer Lupin, Jigen et Fujiko, mais Goemon s'interpose et connaît une défaite humiliante.

On retrouve la touche adulte : il y a des découpages de chair qui vous feront frissonner, des morts à la pelle et Fujiko fume dans une pipe à crack (j'adore). A noter qu'ici il n'y a aucun érotisme : c'est une histoire bourrée de testostérone et d'action.

Idem, Lupin est finalement un personnage en retrait, dont on ne voit pas vraiment le caractère exceptionnel. Il boit comme un crétin.

Zenigata ici est un flic remonté qui ne s'embarrasse pas de parlotte et a des problèmes avec sa hiérarchie pourrie : ça marche, j'adhère.

Le film se centre parfois presque trop sur l'antagoniste Hawk, et ne cerne pas tant que ça la personnalité de Goemon, son ambivalence, sa fragilité et sa force surnaturelle. Les combats de sabre ne sont pas si inventifs que ça, et le dénouement ne se fait pas vraiment sur un pay-off : la voie du sabre est sans fin.

Pas mon épisode préféré de cette réinterprétation, en raison d'une appréhension trop zen, trop "en creux" du personnage de Goemon, mais j'ai bien pris du plaisir.

Hâte de voir le prochain Lupin de Takeshi Koike.