Luther
5.5
Luther

Film de Eric Till (2003)

Il n'y a pas qu'un âne qui s'appelle Martin

Je devrais peut-être préciser que je suis née et que je vis dans un pays où le luthérianisme est la religion d'état officielle, mais que je ne suis pas chrétienne moi-même, mon père est asatro et a fait éduquer tous ses enfants selon les traditions du traité de Schleswig. Ca ne m'empêche pas de connaître l'histoire et les religions.


Cette parenthèse étant close, c'est le seul film sur le sujet que j'ai trouvé dans une langue que je comprends, donc il y en a peut-être de meilleurs mais celui-ci m'a bien plu. Il aborde les choses d'un point de vue très simpliste, au point que Martin Luther semble plus être un illuminé qu'un théologien.
Je me demande ce que donnerait un film sur Thomas d'Aquin ou Augustin d'Hippone, mais je n'en connais pas ( Mon préféré c'est Tertullien, j'adorerais voir un film résolument misogyne au sujet de ce barbon libidineux, mais je doute qu'il en existe)


Ici Les ambitions du film sont limitées par la complexité et l'ampleur du sujet. Impossible de résumer Martin Luther, l'élaboration et le développement de sa doctrine en 2h d'où de nombreux raccourcis pas forcément très heureux, et on ignore totalement son influence sur le reste de l'Europe et ses nombreuses querelles théologiques avec les autres réformateurs lorsque la réforme s'étend et lui échappe. (Zwingli entre autres), et la violence de ses prises de positions.
C'est le problème du film, si on connait le sujet on n'apprend rien et on ne remarque que les défauts, mais si on ne le connait pas on ne comprend rien, même pas en quoi consiste vraiment cette réforme.


Mais il y a de bonnes choses. Le personnage du prince Frederick III est magnifiquement interprété, l'acteur le joue avec une grande justesse, tel que je me le représentais. L'ami de Luther, Spalatin, est également très bon, Je n'avais jamais entendu parler de cet acteur auparavant.
Les autres aussi sont bons, en particulier le petit Charles quint et et Jerôme Aleandro, mais un peu moins et il y a trop de personnages pour que ce ne soit pas confus si on ne sait pas à l'avance qui est qui. Par chance ( ou par une bonne inspiration), bien que l'histoire du film couvre plus de 30 ans les personnages ne vieillissent pas, ce qui les rendrait méconnaissables.


J'ai bien aimé l'idée d'ajouter une petite femme au début, Hannah. Elle ne sert à rien mais ca donne au film une petite touche d'humanité qui manque dans l'ensemble, car Luther lui-même est assez quelconque ( dans le film, pas le vrai). Pourtant je n'aime pas cette manie de mettre des femmes dans tous les films quand elles ne sont pas indispensables, comme c'est le cas avec sa femme Katarina qui devrait être vraiment anecdotique. A partir du moment où elle apparait ca dérive vers la mièvrerie. Enfin, c'est mon avis.


Cependant je l'ai trouvé un peu trop hagiographique pour un personnage aussi contestable.

Papadopoulos
6
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le 6 mars 2022

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Sigert Johansen

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