Mon interview de Sara Forestier paru dans le Maine Libre du 7/11/2017
Pouvez-vous raconter le cheminement qui vous a conduit à faire ce film ?
« C’est parti d’une histoire d’amour que j’ai eu à 16 ans. J’ai appris après notre séparation que le garçon avec qui j’étais ne savait pas lire. C’était un choc. Il était tellement charismatique que je ne pouvais pas imaginer qu’il avait un complexe. Après coup j’étais frappée par tout ce qu’il inventait pour cacher son illettrisme et la honte qu’il avait. Je voulais parler aussi d’hypersensibilité. Au début le personnage de Lila avait des crises d’angoisse, j’avais envie que sa fragilité soit palpable, c’est là que j’ai eu l’idée du bégaiement. »
Comment fait-on pour diriger et jouer en même temps ?
« C’est ce qu’il y avait de plus difficile. Au départ je ne voulais surtout pas jouer dans mon film. Mais c’est un acte très sincère. Par exemple ce que je préfère dans la peinture c’est les autoportraits de Van-Gogh. »
Avez-vous eu des influences pour la réalisation ?
« Il y a Abdelattif Kechiche avec qui j’ai travaillé, c’est un immense cinéaste et sa patte me marque. J’ai eu le goût très tôt de faire énormément de prises, même en tant que comédienne. J’ai aussi été très influencée par « Les Lumières de la ville » de Chaplin et par des comédies italiennes. »
Est-ce que cette première expérience vous a donné envie de continuer la réalisation ?
« On a l’habitude de parler de mâles alpha, j'aimerais faire un film sur des femelles alpha. »