Sara Forestier nous délivre avec ce premier long-métrage une flopée d'émotions. Grossièrement, c'est l'histoire d'une fille en classe de première qui bégaye. Elle rencontre un homme qui la délivre de ses peurs. L'histoire peut paraître bateau, ou tout du moins, assez simple voire stéréotypée – l'homme qui vient à la rescousse de la femme et la délivre de ses maux - . Et pourtant, Sara Forestier met en exergue les difficultés de chaque être humain (puisque Mo, l'homme en question, fait également face à ses propres épreuves) à faire face à ses propres faiblesses au travers de ces cas particuliers. Avec justesse, elle interprète cette jeune femme qui s'ouvre tout au long du film à un autre et succombe au charme de Mo. Elle ose montrer les personnages dans leur entièreté, en toute transparence. Lila, le personnage qu'interprète Sara Forestier, dégage une sensibilité forte.
De plus, les décors sont vraiment intéressants. La protagoniste, Lila, habite dans un appartement duquel elle peut s'évader discrètement afin de rejoindre son amoureux. Ce dernier ayant peu de moyens habite dans un espèce de grand van situé en plein milieu d'un vaste parking. Les plans sur ce dernier sont très beaux. La réalité n'est pas occultée, les couleurs ne sont pas valorisées. Les plans sont assez froids, ternes, et pourtant si pleins d'émotions qu'on en oublie la monotonie.
Pour finir, je trouve que le fil de l'histoire est plein de bon sens. J'aime tout particulièrement les films qui comme celui-ci oscillent avec justesse entre humour et tristesse.