Un masqué, ça ose tout. Il paraît d'ailleurs que c'est à ça qu'on le reconnait.
Car il osera même dire du bien de ce que l'on vous présente comme la nouvelle daube du moment signée James Wan, ici producteur de l'engin, en agitant Malignant comme hochet en forme de preuve ultime de la dégénérescence.
Pas grave après tout. Cela permettra à certains d'actualiser le lien qu'ils publieront en commentaire sous une critique négative et, au passage, d'éviter de radoter dans leur prochaine tentative de lapidation sur la place publique...
Il est par ailleurs étonnant de citer à tout bout de champ Malignant pour valider son propos négatif quand M3gan émule à la virgule près la formule du succès d' Invisible Man telle que soutenue financièrement par Jason Blum. Soit la remise au goût du jour d'une figure du passé (l'homme invisible en 2020, la créature de Frankenstein aujourd'hui) via des apparats techno pour y plaquer un propos de notre temps. Ainsi, la toxicité du pervers narcissique laisse la place à la question de la dépendance au tout connecté et à la tech, impactant les relations humaines.
Bizarre par ailleurs que personne ici ne relève le fait que M3gan, via cette émancipation robotique, fait du pied à une oeuvre comme Mondwest, qui traitait exactement de la même problématique sous la plume et la caméra de Michael Crichton.
Arrfff, pas grave après tout, et sans doute que le masqué intellectualise histoire de noyer le poisson de sa bêtise crasse et de son mauvais goût, d'autant plus qu'il ne pourra qu'être admis, sous les plumes les plus aigries, que tout cela est dérisoire et que cela ne fait pas bien peur, d'où le sentiment de déception affichée.
Peut être parce que M3gan lorgne plus du côté thriller un poil parano, à la réflexion. Et que si parfois, des scènes "décalées" font tâche, tout comme certaines incongruités, comme un sabre près d'une photocopieuse (dans une entreprise en plus, on croit rêver), il reste l'attraction de cette poupée mortelle au visage initialement angélique, très rapidement sournois, qui installe un malaise durable et pose, sans avoir l'air d'y toucher, la question de la démission parentale qui préfère déléguer son affection pour mieux s'offrir en sacrifice sur l'autel de l'ambition professionnelle.
Ainsi, malgré quelques tares, M3gan se présente cependant comme une honnête série B parfaite pour conclure l'année en beauté et se faire frissonner.
Behind_the_Mask, ♫ life in plastic, it's fantastic ♪