L'emprise des sens
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M. Butterfly est une oeuvre méconnue dans la carrière de David Cronenberg, et finalement assez peu représentative de son cinéma, cinéma au demeurant organique et déviant. Sans vraiment payer de mine de prime abord, enclin au classicisme plutôt qu'à un style baroque ou délirant le film est une curieuse histoire d'amour idéal avec pour toile de fond une étrange affaire d'espionnage. On distingue toutefois la thématique de la chair propre à l'Oeuvre du cinéaste - thématique présente dans la majeure partie de sa filmographie - mais ici tardivement dévoilée, et avec pudeur qui plus est ( nous ne gâcherons pas le plaisir du cinéphile en évitant de déflorer le dénouement du film ). Jeremy Irons, fringuant, livre une prestation fascinante en incarnant un homme d'affaires français éperdument amoureux d'une jeune chinoise : platonique, leur relation sera présentée avec sobriété par Cronenberg.
La reconstitution de la Chine maoïste témoigne d'un véritable effort de la part du directeur artistique, et la composition lyrique de Howard Shore est somptueuse. On pourrait reprocher à M. Butterfly sa sagesse relative, son aspect un tantinet lisse et sa forme un brin académique. Il est pourtant recommandé de découvrir ce film atypique, ne serait que pour l'ultime révélation du dernier quart d'heure. C'est à voir.
Créée
le 20 mai 2015
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