Ou comment l'humain veut se différencier du meurtrier en le tuant.
Bon, passé le petit côté vieux film bien sympathique il n'y a selon moi que peu de qualités à énumérer.
L’enquête est en soi plutôt longue voire ennuyeuse, la psychologie de l'assassin n'est que très superficiellement abordée et le le jeu d'acteur est globalement plutôt mauvais ( Sauf Peter Lorre qui joue selon moi très bien son rôle).
Pourquoi donc mettre 10? Succomberais-je à la tentation du " c'est un classique il faut mettre un 10 ou je vais passer pour un con D: !!!!!" ?
Serait-ce parce que j'ai aimé "Arthur et les minimoys" ?
Ce n'est pas le cas.
Le fait est que cette oeuvre m'a étrangement rappelé les discussions que j'ai pu avoir avec des gens qui ne sont pas aussi fans de Badinter que moi, bref je m'égare.
Pour reprendre, tout l’intérêt du film se trouve selon moi dans la réaction de la populace qui court après le meurtrier d'enfant. Cela devient encore plus intéressant lorsque l'on voit les criminels se lancer également à sa recherche, sous le prétexte que ce meurtrier est mauvais pour les affaires. Soit!
Admettons que la raison première de l'implication des criminels soit purement pécuniaire. Pourquoi dans ce cas un ersatz de procès est-il mis en place pour juger cet assassin alors que tout le monde connait d'avance la sentence de ce tribunal? La réponse est simple: L'homme a peur.
Il a peur de la folie, il a peur de la mort et il a encore plus peur de ce qui lui rappelle sa mortalité et sa proximité de la folie.
Pour ainsi dire, la seule raison du procès c'est de rassurer la plèbe, de lui dire que elle au moins elle est différente de cet homme qui n'en est pas un.
C'est le seul moyen de se distinguer de cet animal à qui ils font procès, cet homme qui leur fait peur, en effet en procédant ainsi ils donnent l'illusion d'avoir des scrupules et de ne pas céder à l'instinct bestial du meurtrier qu'ils jugent.
Que d'illusion!
En adoptant cette démarche ils ne font que démontrer qu'ils sont eux aussi des animaux, des êtres guidés par leur peur et leur haine, des êtres qui ne valent pas mieux que cet homme malade et pour qui le seul moyen de se dire "nous sommes différents" est de légitimer des actes bestiaux ( nous le tuons pour qu'il ne recommence pas nanana !)
Bref, je pense l'avoir laissé transparaître, cette dynamique de raisonnement me sort de mes gonds !
L'homme qui assure la défense du meurtrier montre dès le début son antipathie envers celui-ci et néanmoins il fera son travail de manière partiale.
"Cet homme est poussé par ses envies de meurtres, c'est comme un appel, une force qui l'oblige à agir et là où il y a obligation il ne peut y avoir ni libre arbitre ni responsabilité. Je demande donc que cet homme soit remis aux mains de la loi pour qu'il soit soigné"
La réaction des gens assistant au procès, suite à cette phrase ne fait que démontrer une fois de plus cette vilaine vision que j'ai de l'humain: L'homme est un animal de peur et de déraison qui plutôt que de devoir trouver des solutions à des problèmes se limite à vouloir s'en débarrasser.
J'en deviendrais presque misanthrope parfois, pour dire...
Bref bref bref, pour terminer je ne vous conseille pas ce film pour de quelconques qualités cinématographiques vous perdriez votre temps. Regarder le plutôt si vous vous posez des questions: trouvez dans quel camp vous vous placez et essayez de voir si vous êtes l'Homme ou l'assassin