Will nicht! Muss! Will nicht! Muss!
Berlin. Allemagne. Les années 30. Un tueur en série de petites filles sévit.
Le film saisit l'évènement d'un point de vue global.
Il s'intéresse ainsi à l'enquête laborieuse de la police, à l'excitation malsaine d'une population saisie par la peur, la paranoïa et la soif de sang, au rôle de la pègre qui, énervée par l'omniprésence d'une police sur les dents, décide de prendre les choses en main, au tourment intérieur de l'assassin (Peter Lorre, dont le regard dément laisse coi), pour finalement en arriver à la traque proprement dite. Le tout étant traité avec un rythme, une finesse, une intelligence et une pédagogie qui font plaisir.
Cerise sur le gâteau, le scénario se paie le luxe d'offrir une réflexion subtile et bienvenue sur la responsabilité juridique et morale des malades mentaux (mais si, vous savez, ce débat totalement insignifiant qui ne revient jamais à chaque fait divers sordide).
Je ne reviendrai pas sur le talent de Lang dans la maîtrise de la caméra, puisque mon seul argument en la matière serait "ça tue la gueule". Combiné à un travail extraordinaire sur le son (brrrr, ce sifflement entêtant), il permet en tout cas de créer une ambiance qui marque toujours aujourd'hui.
En conclusion, M, malgré ses presque 80 ans, en remontre toujours à nombre de paltoquets qui se croient cinéastes.
Du très grand art, la très grande classe.