Ma femme est formidable est une comédie française réalisée par André Hunebelle, tournée entre février et avril 1951 et sortie en décembre 1951. Faisant partie des premiers films du réalisateur, elle aborde l’histoire d’un couple; Raymond Corbier (Fernand Gravey), un sculpteur et sa femme Sylvia (Sophie Desmarets), qu’il adore. Tout deux vivent en effet en parfaite harmonie et s’entendent parfaitement bien. Cependant, cette harmonie va être brisée par une tentative de suicide d’un amoureux de Sylvia, Francis Germain, un trompettiste (Jacques Dynam), ce qui va obliger celle-ci à aller le retrouver et à faire croire à son mari qu’elle est arrivée chez sa mère (Suzanne Dehelly). Elle lui ment ainsi pour la 1ère fois. Quand son mari va apprendre leur rencontre, il va penser qu’ils sont amants et va perdre toute la confiance qu’il avait en sa femme. Il va vouloir se venger de celle-ci, et va écrire une lettre dans laquelle il explique vouloir se suicider par amour, à l’intention de la femme, Marguerite (Simone Valère) de son meilleur ami Gaston Rival (Alfred Adam), qui pense lui que sa femme est totalement fidèle envers lui, alors qu’elle le trompe à longueur de temps; dans le but de se venger de sa femme en la trompant avec la femme de son meilleur ami. Il va tenter de se suicider par plusieurs moyens dans son appartement, va se saouler complètement et être dans un état d’ivresse très important ce qui va le conduire à faire n’importe quoi et à être dans un état de folie et de fatigue incroyable. Marguerite va accourir chez lui, en mentant à son mari (elle prétend être partie faire de l’équitation), et une relation, surtout voulue par Marguerite, va débuter. Quand Sylvia revient chez elle et les voit tous les deux ensemble, elle va quitter Raymond, folle de colère, et partir vivre dans le modeste appartement de Francis Germain avec lui. Gaston Rival, pensant que Sylvia a quitté Raymond, sans se douter qu’il est avec Marguerite, va organiser des vacances à la montagne pour changer les idées de son ami. Marguerite, Raymond et Gaston y retrouveront là bas Sylvia et Francis. Dans leur hôtel, en l’absence de Gaston parti faire une excursion en montagne, Francis et Sylvia vivent ensemble, comme Marguerite et Raymond. Sans se le dire, Raymond et Sylvia sont lassés de leurs relations respectives, n’étant pas un réel amour mais un amour créé, fabriqué, pour se venger de l’autre. Finalement après le retour de Gaston et pendant un bal masqué, Raymond dévoilera malencontreusement à Sylvia le peu d’amour et d’intérêt qu’il porte à Marguerite et l’amour qu'il a gardé pour Sylvia. Ils se réconcilieront tandis que Gaston, trouvant sa femme avec Francis Germain, comprendra enfin que sa femme le trompe, et depuis longtemps...
Ce film ressemble à une pièce de théâtre filmée, une pièce de boulevard, une comédie, se déroulant dans quasiment toujours les mêmes pièces, en intérieur, dans les mêmes lieux, ce qui n’est pour moi pas du tout une critique, car on retrouve un rythme effréné, vif, un enchaînement de situations, de répliques, d’actions vraiment très drôles et bien imaginées, qui fait qu’on ne s’ennuie jamais et qu’on prend un grand plaisir à regarder ce film. Il n’y aucune longueur, mais les actions, répliques se déroulent avec une vitesse, un rythme parfait, pas trop vite non plus mais assez pour être vraiment captivé par l’histoire, le scénario. Film abordant la comédie amoureuse, de mœurs, à travers deux couples, une femme, un mari et un (ou plusieurs) amant(s) et tout ce qui va se produire suite à ces relations, ce qui va en découler, comme on le voit très souvent au théâtre (notamment classique, dans le théâtre de boulevard); les répliques, gags, situations comiques sont très drôles, parfaitement imaginées, conçues, grâce à un scénario bien construit; et donc très réussies. Le rythme du film permet une drôlerie, une captivation par de nombreuses scènes, grâce de nouveau au scénario mais aussi aux dialogues, et à l’imagination, la conception de chaque effet comique, qui permettent à ce film de n’être jamais ennuyeux mais toujours attractif, par des rebondissements de situation, de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux... La réussite de cette comédie, ressemblant vraiment de nouveau à une pièce de théâtre filmée, tient aussi beaucoup à l’interprétation des acteurs, avec en premier lieu un Fernand Gravey absolument magistral, en mari croyant être trompé par sa femme et voulant se venger d’elle. À travers ses mimiques, ses expressions , son visage, la manière dont il utilise ses répliques pour toujours donner un effet comique à la scène (bien servi il est vrai par de très bons dialogues, particulièrement les siens), à la situation, toutes ses facéties sans jamais en faire trop, avec beaucoup de naturel, en homme tour à tour heureux, colérique, désabusé, suicidaire, ivre, mélancolique, complètement indifférent à ce qu’il passe puis de nouveau joyeux, il donne une dimension comique immense à son personnage avec un grand naturel, et est tout simplement irrésistible. Grâce à sa drôlerie, on a vraiment l’impression que le film, son scénario, ses scènes, ses répliques, ses situations, ont été conçues pour lui. Il est vraiment exceptionnel dans ce film où il peut exprimer toutes ses qualités comiques. On peut également souligner la très bonne interprétation de Sophie Desmarets, dans un registre (comédie) qu’elle utilisera toute sa carrière, au cinéma mais surtout au théâtre de boulevard, où elle s’imposera comme une des meilleures comédiennes de son époque dans ce registre. C’est vraiment un registre fait pour elle, pour le rythme qu’elle met, sa vivacité et sa frénésie. J’ai trouvé Simone Valère moins convaincante dans son jeu, sans entrain réel, un peu décevante, avec un personnage moins intéressant, possédant moins d’intérêt que les autres également. En bon ami, et en homme trompé constamment par sa femme sans jamais s’en rendre compte, en homme très naïf voire assez idiot, bien qu’apparaissant plutôt sympathique, Alfred Adam est lui impeccable, joue très justement, comme souvent. Jacques Dynam, en jeune amoureux timide et assez naïf également (comme on le retrouvera dans le rôle de Bertrand dans les Fantômas), est plutôt bon aussi. On notera également le petit rôle déjà comique de Louis De Funès campant un skieur à l’hôtel, ne sachant plus s’il reste une chambre pour lui ou non et abusant déjà de mimiques, de grimaces de toute sorte, qu’on retrouvera plus tard dans la suite de sa carrière et qui feront, améliorées et bien plus travaillées, sa force comique et sa drôlerie. On peut noter enfin l’apparition dans leurs propres rôles de plusieurs comédiens: Paul Meurisse en patient chez le dentiste, Yves Vincent en trompettiste, Raymond Rouleau en passant dans la rue, André Gabriello en homme cherchant Maurice Escande ou encore Bernard Lajarrige en joueur de bridge.
Ma femme est formidable est donc une excellente comédie d’André Hunebelle, dans le genre d’une pièce de théâtre de boulevard, s’appuyant sur un scénario bien construit, un grand travail dans les scènes, les situations, les effets comiques, les répliques, avec un rythme vif et rapide, où s’enchaînent les gags, les situations, de manière très drôle et travaillée, ce qui procure un grand effet comique et fait qu’on ne s’ennuie jamais mais on est passionné par le scénario vraiment intéressant; et portée par des comédiens, particulièrement Fernand Gravey, très bons voire irrésistibles dans un genre qui leur convient parfaitement, où grâce aux scénario, aux dialogues, aux situations, ils peuvent démontrer tout leur talent comique et faire donc de ce film une excellente comédie très drôle mais aussi bien travaillée et recherchée, que l’on prend un grand plaisir à regarder, et que je vous conseille vraiment de voir, car c’est un excellent film comique, qui peut, à certains moments, grâce au scénario, aux répliques, à l’enchaînement rapide des situations et à l’interprétation de certains comédiens, être vraiment irrésistible.