"Son premier jour d'école, il ira tout seul en marchant."
Rien que cette phrase suffit à illustrer la détermination sans faille de la maman de Roland, pour lui offrir ce dont chaque mère rêve pour son fils. Dans ce long-métrage, Leïla Bekthi signe l'une de ses performances les plus touchantes. Elle est absolument métamorphosée par les années fictives, et c'est fascinant. Le tout jeune acteur Gabriel Hyvernaud, qui interprète à la perfection Roland Perez durant son enfance, a dans ses yeux comme une lueur magique qui m'a touché en plein cœur. Ces deux prestations constituent selon moi une partie de la réussite du film.
Néanmoins, cette œuvre cinématographique franco-canadienne de Ken Scott a un gros problème ; le rythme. À vouloir raconter tout, on se concentre sur rien, et je pense particulièrement à la fin du film, dès le début de la paternité de Roland. Les éléments finissent par être survolés, ne trouvant ainsi donc pas de véritable sens dans l'histoire qu'on veut nous raconter. Il est en effet compliqué de condenser cette quarantaine d'années en 102 minutes, et j'imagine que le réalisateur aurait dû traiter cette histoire d'une autre façon, pour plus de profondeur, et plus d'émotions. En outre, j'ai trouvé les ellipses relativement brutales.
À titre personnel, la présence de l'icône Sylvie Vartan réchauffe mon cœur, mais on aurait pu oser croire à une présence scénique plus importante et exceptionnelle ! Il y eut cependant un bon équilibre de l'humour, avec quelques scènes qui creusent le sourire :)
Bref, un film porté par la prestation délicate de Bekhti, par un humour raffiné, par une histoire carrément dingue, mais qui n'a pas trouvé le temps de bien se raconter…