Il m'arrive de choper des films juste parce que l'affiche me plaît, sans rien savoir de l'intrigue ; ici c'est pareil, j'ai chopé le film sans rien en savoir sauf qu'à l'inverse, l'affiche ne me donnait absolument pas envie : je me suis dit que ça allait être un 'truc pour gonzesses' où on nous montre des femmes faussement rock 'n roll. Et du coup, à cause de cet a priori stupide je me suis dit que j'allais choper le film et le regarder. Parce que j'estime que tous les films méritent d'être vus. Et il faut s'ouvrir à ce qui nous rebute. Et j'ai bien fait parce que j'ai passé un bon moment.
Le scénario manque d'une véritable envolée, le sujet ne semblant jamais complètement abordé, mais les auteure se débrouille tout de même bien : les personnages sont intéressants, les situations aussi. C'est un peu grâce à l'humour qui est bien amené : y a des moments vraiment drôles, des gags bien écrits. Et puis aussi je me suis dit que c'était là des personnages féminins fort intéressants que les féministes pourraient apprécier... et puis je me suis dit qu'on s'en foutait que ce soit des personnages féminins : ce sont des bons personnages tout courts. Les dialogues fonctionnent, la caractérisation est cohérente et bien exploitée.
La mise en scène est bien aussi. Un truc convenu mais maîtrisé. Variété de plans, compositions agréables, un côté artie qui ne dérange jamais. Les décors sont trop peu investis, que ce soit au travers du scénario ou de la mise en scène. Les acteurs sont tous très bons : Susan la première, qui avait vraiment besoin d'un vrai bon premier rôle depuis longtemps afin de rappeler combien elle est douée. Les autres ensuite, que ce soit pour jouer un personnage simple ou complexe, tout le monde le fait à fond. Enfin, si l'humour fonctionne bien, c'est aussi parce que la réalisatrice a su se mettre au service de ses gags, a su trouver le point de vue pour les magnifier.
Bref, je me suis bien marré devant ce film ; l'auteure aurait pu aller plus loin mais en l'état c'est un bon divertissement. Surtout que parler du deuil, ce n'est jamais évident (combien d'auteurs se sont plantés dans cet exercice ?).