Klapisch coule avec le bateau
Disons le tout de suite, ce film c'est un peu le Titanic.
Dès la première scène, on sait déjà qu'il va foncer tout droit sur l'iceberg et couler dans les profondeurs abyssales du néant.
Il faut bien le dire, je ne le sentais pas.
Je n'ai rien contre Klapisch, certains de ses films me rappellent même de chouettes souvenirs mais je l'imaginais mal réussir quelque chose de bien avec un tel sujet. (préjugé peut être mais pour le coup, ça s'est avéré assez justifié)
Rien que le nom du personnage principal aurait du me mettre la puce à l'oreille.
Période de crise, délocalisation, 2 mondes qui s'affrontent et dans le rôle de la petite ouvrière de Dunkerque au chômage : France. Adepte de symbolisme à 2 balles , vous serez servis.
Au moins, c'est clair, on ne fera pas dans la finesse et sur ce point personne ne sera pas déçu.
Rien ne fonctionne la dedans.
Outre le fait qu'on a le droit à tous les clichés possibles et imaginables, l'ensemble est totalement parasité par des histoires annexes sans aucun intérêt.
La première amourette du trader, on s'en contrefiche , presqu'autant que lui.
A quoi, ça sert dans le film. Déjà à nous faire des comparaisons foireuses entre les 2 mondes et ensuite à esquisser un portrait sur le personnage interprété par Gilles Lelouch.
Mais bon, faut pas chercher trop loin, il restera le gros con qui pour paraître plus sympa nous dira qu'il a aussi une vie de merde et chiante alors que les ouvriers eux, ils s'amusent comme des petits fous.
Le pire c'est qu'on sent que Klapisch essaie d'éviter le côté méchant contre gentil (c'est d'ailleurs peut être la seule raison qui explique un 2 et non pas un 1) mais c'est fait sans imagination et encore moins de tact.
Du déjà vu sur pellicule et en mieux fait ailleurs.
Quand au personnage de Karine Viard , parlons-en.
Comment peut on vraiment ressentir quelque chose pour elle? A aucun moment, elle nous apparaît comme attachante et ça devient très vite dur de s'intéresser à son sort (quand à son plan final, je laisse la "surprise" mais à ce stade là, l'orchestre du Titanic à sombrer avec le bateau)
Les acteurs du coup se dépatouillent tant bien que mal avec ce qu'on leur donne.
Lelouch s'en sort sans doute le mieux mais pour les autres, c'est d'une grande tristesse.
On passera notamment sur la présence de Xavier Mathieu qui aurait du donner une certaine légitimité à ce film mais qui là aussi résonne comme une touche en trop.