Je ne connais pas Klapisch et je ne sais pas ce que j'ai vu de lui. C'est donc difficile de situer ce film parmi ses autres œuvres cinématographiques.
J'ai trouvé celui là très intéressant, moins par le thème que par la manière dont le thème est traité.
Un peu long à se mettre en place, de manière probablement voulue, Klapisch nous présente les deux mondes qui vont se rencontrer et s'affronter. Ces deux mondes sont présentés avec tendresse si j'ose dire, parce qu'au final, on aime Steve le trader et on aime France l'ouvrière (le nom anglo-saxon et France sont-ils un clin d'œil ou une métaphore ?). Vous n'êtes pas convaincu ? Pourtant, sincèrement, n'avez-vous pas apprécié ce trader dont on montre les faiblesses et la naïveté, ne l'avez-vous pas trouvé sympathique (malgré son attitude avec la top-modèle, avec les gens, avec les entreprises virtuelles qu'il coule) ?
C'est un premier point que j'ai apprécié parce qu'il présente remarquablement sa vision du monde du travail sans montrer personne du doigt. "C'est comme ça, ce n'est la faute de personne". Il y a même un trader qui tente d'exposer son point de vue humaniste de la finance. D'accord ou pas d'accord, ça en fait un film assez équilibré. Quand on parle d'ouvriers dans la misère et de trader dans l'opulence, il me semble que c'est un tour de force.
Autres points positifs : l'excellent jeu des acteurs, enfant (Alban) compris. Les dialogues, naturels et justes, le personnage de France, volontaire, responsable, dynamique.
J'ai aimé le découpage du générique de début également, le plan focalisé sur les bougies et qui laisse l'arrière plan flou.
En conclusion, je dirais que ce film est au cinéma ce qu'une "académie" est à la peinture : la preuve qu'on maîtrise les techniques relatives à son art.
Il manque peut-être un peu de tripes à ce film et Klapisch peut certainement mieux faire pour la musique. Pour le reste : bon travail.