Avec une imagerie empruntée à la saga Ducobu, Ma Reum reprend une base conceptuelle lorgnant du côté de « la parole libérée », dans la continuité d’une tendance médiatique actuelle. Le problème, c’est qu’au-delà du message hurlé en toute fin, le film ne comprend que trop peu son sujet et mixe de la pire manière qui soit le traitement d’un sujet grave – le harcèlement – avec le genre du conte agrémenté d’une sauce grand-guignolesque. En résulte un produit bancal qui répond à l’humiliation par l’humiliation ; pire, qui banalise l’humiliation au point de la rendre amusante, drôle, fun. Or le film n’est ni vraiment amusant, ni sincèrement drôle, ni fun. Tout est lourd ici, à l’image de l’un des harceleurs d’ailleurs nommé Boutboul… Et la dissonance fondamentale se tient là : dans le traitement outrancier d’un sujet bien plus complexe.