So terrific
La gloire du pianiste Liberace, qui fut, parait-il, énorme aux États-Unis, n’a jamais atteint l’Europe. Pour la majorité des spectateurs, il s’agira d’abord d’une découverte, celle d’un artiste adulé...
le 24 sept. 2013
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Il est dommage que ce film soit seulement un film télé. Les performances des 2 acteurs principaux ont été ignorées par les principales académies US et c'est bien dommage.
Liberace est un symbole des années 60 et 70 aux USA. Un personnage haut en couleur et en flamboyance dont l'homosexualité est, de façon tout à fait incroyable, restée ignorée des masses jusqu'à sa mort. Un peu comme Rock Hudson. (Leur mort presque concomitante et du même mal offre un éclairage intéressant et révélateur sur cette époque).
Steven Soderbergh s'est servi des mémoires de Scott Thorson qui a partagé la vie de Liberace dans les années 70, alors au fait de sa gloire à Vegas.
Bien sûr, comme tout livre à la première personne, ces allégations peuvent et doivent être prises avec des pincettes.
Mais dans le cadre du film, c'est un choix délibéré de Soderbergh de mettre en scène cette histoire, vrai ou fausse et je ne remettrai donc pas en cause les intentions des uns et des autres.
Steven n'y est pas allé de main morte. Il plonge tête la première dans l'extravagance de Liberace et dans la vie de Scott. C'est l'histoire de Scott avant tout, un jeune homme gay qui tombe presque par hasard sur une super star pour le moins originale et en recherche de chair fraiche.
Si le film n'est pas négatif et virulent avec Liberace, il est clairement montré comme celui qui séduit. Scott ne résiste pas beaucoup cependant. Un schéma classique de l'homme vieillissant et riche avec un jeune partenaire (masculin ou féminin, le schéma marche dans tous les cas). Scott semble cependant éprouver de réels sentiments pour son vieil amant quand celui-ci, bien qu'affectueux et généreux à outrance, semble plus dans le contrôle.
Grace à la vie de Scott, nous découvrons donc la vie extravagante et démesurée de Liberace. Autant d'opulence et d'excès fait presque peur.
C'est aussi l'occasion de mettre en avant un époque révolue, d'insouciance et d'innocence. Les années 70 : sexe, drogue et rock'n roll !
Au fur et à mesure que le temps avance, le film se fait moins flamboyant et extérieur au couple et devient plus grinçant et plus intimiste. Scott et ses problèmes de drogue. Liberace qui lui demande de se faire opérer pour plus lui ressembler. Scott qui vieillit (tout est relatif, il a moins de 30 ans) et qui, sombrant de plus en plus dans l'addiction, va se voir remplacer par un modèle plus jeune et frais, comme il a lui même remplacé le précédent.
L'interprétation de Douglas et Damon est au delà d'excellente.
Douglas trouve ici un rôle comme il n'en avait pas eu depuis longtemps. Choucrouté, couvert de strass, le sourire colgate vissé à son visage sur-bronzé, il évite l'écueil de la caricature et le rend humain. Je donne une mention spéciale à son travail vocal époustouflant.
Damon, quant à lui, est tout aussi subtil, avec un personnage plus falot. Scott est un pauvre gosse (il n'a pas 18 ans lorsqu'il rencontre Liberace, ce qui donne aussi une certaine perspective à l'histoire même si Damon est manifestement plus vieux et que Soderbergh n'insiste pas sur l'âge).
Scott appelle la compassion tant on sent qu'il se fait manger tout cru par le grand gourou du bling.
Un film pas tendre et assez cru au final mais qui ne heurte pas.
Une biopic qui ne parlera peut être pas à une audience européenne mais qui peut être apprécié sans cette dimension biographique.
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Créée
le 23 oct. 2019
Critique lue 244 fois
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