Cette production est plutôt surprenante de la part de Mappa puisqu'elle n'en porte que peu les traits distinctifs. Ici, l'animation reste sobre, majoritairement 2D, avec quelques mouvements de caméra plus inscrits dans un espace 3D. On pense davantage au cinéma de Shinkai d'ailleurs, de par cette relation entre personnages de réalités différentes, cherchant à surmonter des trames temporelles alternatives engendrées par des phénomènes surnaturels et climatiques. Le village rural pittoresque à flanc de montagne offre ce cadre dépaysant et enchanteur propice à la dramatisation de la romance développée, avec des lumières radieuses dans l'image pour illuminer les bons sentiments, et une belle BO chorale de Yokoyama. C'est pas mal guimauve, à vrai dire et, autour, l'exposition et les révélations se montrent confuses. Le postulat n'était pourtant pas si compliqué, avec une fracture de la réalité piégeant le village dans un hiver atemporel, le développement d'un culte au sein de cette société isolée envers les forces divines, et cette emprise mystique de l'aciérie au cœur des péripéties (digne de FLCL). Mais la réalisatrice Mari Okada peine à impliquer le spectateur et à exploiter au mieux son contexte, pour privilégier les surprises qui alourdissent l'écriture, portée par cette romance qui patine.