Encore une histoire d'amour à laquelle je n'ai rien compris. Un amour fou né on ne sait comment entre un homme et une femme qui ne se connaissait pas il y'a encore quelques heures. J'ai fini par avoir l'habitude avec ses vieux films, et maintenant ça ne me gâche que moyennement mon plaisir. Et c'est tant mieux, parce que Macadam a de bons arguments à faire valoir.
D'abord en ce qui concerne son casting. En particulier Paul Meurisse que je considère comme un des meilleurs acteurs de sa génération qui est encore ici impeccable. Simone Signoret se dévoile comme une très jeune actrice prometteuse. Françoise Rosay, plus chevronnée, maitrise son jeu. Les autres acteurs sont un peu en dessous mais restent correct.
Outre cela, le principal intérêt de ce film est de mettre en scène des personnages immoraux, et de présenter le vice comme la normalité. La vertu, représentée par le personnage de Simone (Andrée Clément), est par conséquent une sorte de déviance. Un ton ironique et grinçant qui a pour but de nous faire voir d'un autre œil ses personnages d'escroc à la petite semaine ou de femme de petite vertu, héros de tellement d'autres films qu'on a adoré. Macadam démoli le fantasme entourant ses personnages, et les présentent tel qu'ils sont, des individus malhonnête et exécrable.
Dans ce milieu à la morale élastique la vertu de Simone est admirable. On est d'autant plus touchés du fait que sa vertu ne lui apporte aucun bienfait, si ce n'est la satisfaction de respecter ses principes. Bien maigre consolation pour cette femme négligée, voir méprisée.
Derrière ses faux aspects d'énième romance impossible, Macadam est un film intelligent tendant à se rapprocher du conte philosophique. Un des nombreux films oubliés de cette époque qui méritent d'être découvert.