Vu une première fois il y a un peu plus d'un an, sans connaitre la mythologie Macross (et c'est toujours le cas), le film m'avait laissé tout à fait indifférent, mais l'idée de la pop-star virtuelle Sharon baragouinant des langues batardes et ses musiques étudiées scientifiquement pour plaire m'avait marquée. Etant tombé par hasard il y a quelques peu sur la magnifique première scène de concert, dépeinte comme une véritable messe dévoyée, il m'a semblé nécessaire de lui redonner sa chance. C'était mérité.
On ne parlera pas de l'animation qui est bluffante dans la fluidité des mouvements et la complexité des objets animés, c'est une constante technique irrigant la plupart des productions de dessin animé japonais de l'époque. Ce qui est le plus marquant est l'acuité avec laquelle le sujet central est traité: l'humanité préparant fatalement sa propre obsolescence, distraite par le chant des sirènes. C'est un film terriblement clairvoyant sur la notion de divertissement et l'hypnose qu'elle peut exercer, et qui a l'intelligence de toujours rester à échelle humaine en se focalisant sur un triangle amoureux, que certains pourraient reprocher d'être grossier. Une merveille sur tous les plans qui mérite qu'on lui consacre deux heures de sa vie.