Diesel & Dust
Mad Max, c’est un genre qui s’assume totalement, se déploie et explose dans une longue et puissante décharge. Sur un scénario qui ne s’embarrasse pas d’originalité, Miller propose un western punk...
le 21 nov. 2013
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Vous cherchez un film sans effets spéciaux, cascades invraisemblables et déluge d’explosions ? Un film d’action à l’ancienne comme on savait faire dans les années 80/90, le tout accompagné d’un héros charismatique et expressif ? Vous aimez les ambiances post-apocalyptiques ? Ne cherchez plus, commencez la saga Mad Max ! Ce premier film signé George Miller vous ramènera aux origines de Max Rockatansky, ex-policier et père de famille se lançant dans une vendetta à bord de son bolide tuné…
Mystère, violence, folie, cuir et vitesse
Routes désertiques, goudron remplaçant le sable et la poussière, des gangs de motards loufoques à souhait, vadrouillant sur les routes et tuant tout ce qui bouge, des policiers, de moins en moins nombreux, tentant d’y rétablir un semblant d’ordre à bord de leurs véhicules tunés, dès les premières minutes, nous sommes quelque peu perdu. Ou bien est-ce le titre du film nous fonçant à la tronche qui a réussit à nous assommer. Où se déroule l’intrigue ? Que c’est-il passé? Comment en est-on arrivé à ce monde post-apocalyptique ? Trois questions, aucune réponse, les théories fusent avant d’avoir enfin un début de réponse vers la fin du film, puis des révélations lors du deuxième épisode.
Mad Max 1, c’est un fait, malgré sa durée courte, il parait long. Le scénario sonne classique, mince, le rythme lent et sa photographie presque contemplative, nous donne la sensation qu’il ne se passe pas grand-chose malgré quelques séquences bien nerveuses et une réalisation retranscrivant à merveille la sensation de vitesse et cette aura de violence. Néanmoins nos yeux ne lâcheront pas l’écran. On prend un plaisir sadique à suivre cette histoire bien écrite, prenant notre pied coté atmosphère et esthétisme. Avec son lot de tension, l’horreur, le sentiment d’insécurité pour les civils du film et cette barbarie gratuite, cette manière magistrale de filmer grâce à des mouvements fluides et bien pensés de la caméra, vues à la troisième personne, vues raz le bitume, du cadrage et des effets de zooms démentiels sur les yeux terrifiés des personnages, on en a pour notre argent et ce, du début jusqu’à la fin. D’ailleurs, c’est lors du dernier quart d’heure que la destinée de Max prendra tout son sens.
Mad Max, c’est de l’angoisse, de l’angoisse reliée à la vitesse parce que oui, quasiment toutes les morts de ce film sont dues à des véhicules. George Miller nous montre un futur peu glorieux. Qu’est ce qu’il adviendrait de nos villes, nos routes et autoroutes si plus rien n’y personne ne pouvait protéger qui que ce soit, et que l’on laissait les criminels et autres tarés en liberté ? Pas de plainte, pas de déposition de la victime, le détenu rentre chez lui aussi vite qu’il a atterrit en cellule.
Des corps écrasés, calcinés, des délits routiers avec les pires accidents que l’on puisse voir (bien que Miller fasse souvent dans la suggestion), le climat tendu de manière permanente (jusqu’à tourner au cartoon ces deux plans où un personnage, face à la mort, voit ses yeux sortir de leur orbite), des policiers impuissants, le meilleur des flics jetant l’éponge (pour partir en vacances à la plage accompagné de sa famille, adoptant au passage un toutou) et ne tardant pas à être dans la ligne de mire d’un des plus grands vilains de l’histoire du cinéma (parce que la femme de Max avait commit un impair en humiliant le leader Des aigles de la route), ça sent mauvais. Comment va se terminer notre film ? Que va-t-il advenir de Max Rockatansky ? Voir des personnages si vulnérables, se faisant malmener sans que quiconque puisse intervenir, le tout illustré par une musique entêtante, aussi effrayante que le film, collant parfaitement au bruit des voitures et motos.
« Avec toi Max, on va leur montrer ce que c’est que des héros ».
La descente aux enfers d’un justicier
Mad Max 1, il prépare le terrain, raconte les origines de Max, finissant par ouvrir les hostilités avant la suite tout bonnement jouissive, lancée à un rythme effréné où le mot ennui sera balayé dès les premières secondes. Mad Max, c’est LE film qui révéla au public Mel Gibson. Ses allures de bad boy, taperont dans l’œil du réalisateur George Miller. La veille de l’audition, Mel avait participé à une bagarre dans un bar entre trois ivrognes, ce qui lui avait valut d’avoir une fracture de la mâchoire, le nez enflé et des contusions. Le jour du casting, avec sa vraie tête de boxeur, l’acteur aurait fait sensation auprès de Miller. Qui aurait pensé que cette bagarre allait faire obtenir le rôle titre de Max Rockatansky à un acteur ayant joué dans un film pas vraiment marquant (Summer City) ? Qui aurait imaginé une seule seconde que grâce à ce rôle, Mel serait propulsé au rang de superstar du cinéma, puis reprendrait le rôle de Max dans deux autres suites qui seront l’une des références du cinéma de science fiction post-apocalyptique ?
Dans ce premier film, Mel Gibson alias Max, c’est une sorte d’évolution du cow-boy. Il a troqué son Steston, son bandana, sa chemise, son pantalon, ses boots et son colt pour une tenue en cuir bien bad ass. Perfecto, boots, protections aux épaules/avant-bras et jambes, armé d’un fusil à canon scié, ce nouveau type de justicier ne chevauche plus un cheval mais un Interceptor, LA voiture la plus classe de tous les temps (avec la Delorean et la Knight rider bien entendu). Pour couronner le tout, il a le visage d’un jeune morveux au physique sexy et aux yeux bleu, finissant par affronter la mort comme s’il n’avait plus rien à perdre. Le justicier du début, cet homme amoureux deviendra un homme brisé, une sorte de fantôme, un être assoiffé de vengeance devenu encore plus taré que ceux qu’il poursuivait, errant sur une route ne semblant avoir aucune fin. Héros ou anti-héros ? A vous de faire votre choix, toujours est-il que Mad Max, brille par sa réflexion triste mais véridique de la nature humaine, les limites du bien et du mal, ainsi que la justice.
« La chaîne des menottes est en acier trempé. Il te faudrait dix
minutes pour la scier avec ça. Ou bien, avec un peu de chance, tu dois
pouvoir te trancher la cheville en cinq minutes. »
Au final, sombre, violent, dur, choquant, nerveux, prenant, Mad Max, c’est du western futuriste, une sorte de road movie d’action aux courses poursuites impressionnantes, à la mise en scène réaliste et au protagoniste passant du flic arrogant, banal, père aimant et mari dévoué en pleine introspection à un homme froid, sauvage, violent et dur. Ainsi naquit Mad Max, ainsi naquit Mad Mel.
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Créée
le 19 août 2017
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