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The Road Warrior est la clé de voûte de la trilogie Mad Mel, le premier volet étant une ébauche (assez réussie) sans budget sur laquelle George Miller s’essayait encore à la réalisation, et le troisième étant un excès de zèle du réalisateur qui n’aura que son imagerie pour le sauver de l’oubli. C’est l’ancrage de la saga dans un post-apo définitif, un western mécanique où le fracas de la tôle se juxtapose à la question de la moralité dans un monde qui en est dénué.


La morale individuelle est en effet le seul moteur des êtres qui parcourent les terres désolées du monde d’après (et de demain). Un monde insensé, où sans cette morale il n’y a pas de raison, pas de trajectoire à suivre. Humungus et sa clique sont des chiens fous qui errent sans autre but que de se gaver des restes de l’ancienne civilisation, et ce afin de continuer leur errance sans autre compas qu’avancer pour avancer. A l’inverse, Max, ancien flic ayant perdu les siens, se raccroche à ses souvenirs de notions de bien et de mal, d’acceptable et de haïssable. Il est donc ce cow-boy solitaire en quête d’une mission. S’il est également un vagabond, c’est par peur de créer des attaches qu’il sait si fragiles dans cet univers nihiliste. Ainsi, une fois sa tâche accomplie, il enfourche son fidèle destrier pour repartir sauver ce qu’il estime digne de l’être, poussé par un sens personnel du juste.


Dans ces plaines désertiques où les enfants ne jubilent qu’à la mort de leurs oppresseurs, où le baril essence vaut plus qu’une vie, où les artefacts du quotidien d’antan sont reconditionnés à des usages létaux, seuls les principes peuvent être salvateurs. Les principes et les grosses cylindrées qui avalent le bitume dans des courses poursuites effrénées qui démontrent l’assimilation du cinéaste de ses erreurs passées. Miller livre des icônes à la pelle, du Max taciturne aux esthétiques cuirs et pectoraux, tant de figures qui ont marqué l’imaginaire collectif à travers les décennies.


Et le meilleur atout de The Road Warrior, c’est qu’il est le prototype de ce que sera Fury Road.


Frakkazak

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