Ce n'était pas peu dire que j'attendais avec une certaine forme d'impatience le visionnage de ce Mad Max 2, censé être le summum de la série, après avoir vu l'horrible troisième opus et plutôt apprécié le premier.
L'action prend toujours place dans un monde post-apocalyptique, ici en plein désert, où chacun semble lutter pour sa survie, où la civilisation a disparue, où l'humanité semble touchée par la dégénérescence et gangrenée par la violence, où l'anarchie règne en maître.
Le film commence sur une belle séquence qui semble introduire de manière éclatante le propos du film, mettre en place une ambiance de solitude et de violence propice à passer un bon moment devant son écran.
Hors tout retombe très vite. Et c'est là le premier reproche que je ferais au film. Il est plat, trop plat. C'est peut être du au fait de son scénario rachitique « Max, qui a vu sa famille assassinée dans le précédent volet, sorte de guerrier solitaire, erre sur les routes dangereuses remplies de fieffés coupes jarrets, cherchant de l'essence pour son véhicule, il aide alors une bande de hippies habillés de blanc et accompagnés d'une valkyrie envoyée par Odin et l'enfant sauvage de Truffaut à lutter contre des fieffés brigands de grand chemin (en échange d'un stock de pétrole) qui veulent détrousser ces derniers pour leur piquer leur séduisant stock d'or noir ».
Non n'allez pas chercher plus loin, c'est tout ce qu'on aura à se mettre sous la dent.
Vous me direz, cet ersatz de western post-apocalyptique n'a pas la prétention d'être un chef d’œuvre d'écriture, sans doute que le genre le veut et que le film ne fait que suivre le sentier tracé par beaucoup d'autres avant lui. Oui je pourrais être (un peu) d'accord, mais bon, ça n'enlève pas le fait que je trouve le tout trop prosaïque, famélique. Surtout qu'avec un découpage aussi simple on aurait pu s'attendre à un développement conséquent de l'univers, de multiples rebondissements, de la tension, des personnages creusés, des scènes d'anthologies qui nous feraient vibrer etc etc Que nenni ! Ici encore uns fois, je n'ai été touché, captivé, intéressé que par très peu de scènes en dehors de l'introduction (non non même pas cette course poursuite finale que j'ai trouvé trop poussive) et d'une séquence assez drôle de boomerang (qui reste assez anecdotique), ce qui est déjà moins « acceptable ». Pour le reste, je repasserai …
Et pas la peine de disserter des heures sur le fond, le problème du partage des ressources énergétiques et le rapport à la violence bla bla ça reste tout de même d'un niveau assez faible.
La lassitude s'est donc vite pointée... Et ajoutez à cela une musique assez horripilante et vous aurez en plus des paupières qui se ferment les oreilles qui saignent..
Je pourrais embrayer aussi sur un autre point qui m'a laissé un peu perplexe, c'est le côté kitsch qui t'agresse, te saute à la figure tout le long du film. Un peu comme pour Excalibur j'ai encore eu du mal avec le kitsch des années 80... Je suis désolé mais devant ça http://theflickcast.com/wp-content/uploads//MADMAX2BLU2.jpg j'ai plus envie de crier que de rire... Surtout que ce kitsch est renforcé par un jeu d'acteur quelque peu déconcertant de médiocrité (mais je subodore que c'est fait exprès, enfin, je l'espère).
Autant pour Police Fédérale de Friedkin je trouvais que le kitsch donnait un petit côté sympathique au film, autant ici ça ne passe pas. Évidemment, c'est un point mineur dans mon appréciation du film. Faisons la part des choses...
Surtout que pour le reste, le film est plutôt agréable visuellement, l'univers repris par Fallout plus tard a un certain cachet, poussiéreux et délabré à souhait, que l'on parle des environnements désertiques, des véhicules utilisés par les protagonistes ou des costumes de certains.
De même, je reconnais que George Miller sait manier une caméra (malgré quelques effets assez douteux) et que notre bon vieux bougre, niveau scènes d'action n'a pas à rougir 30 ans plus tard, même si celles-ci s'étirent trop...
En fin de compte, une belle déception, peut être en attendais je trop ? Je préfère finalement son prédécesseur, moins orienté spectacle, plus intimiste, et finalement, plus marquant.
Je suis aussi friand que quiconque des films de divertissements, mais là, ça ne passe pas.
Et j'en suis le premier désolé.
PS : A noter aussi que j'ai dû voir le film dans une affreuse VF, mais qui dans ma grande équité n'a pas été prise en compte dans ma notation...