Deuxième volet de la série Mad Max, George Miller de retour derrière la caméra, Mel Gibson devant, summum du film d’action culte des années 80, road movie immersif, Mad Max 2 The road Warrior nous propulse dans une nouvelle société où l’humanité est redevenue primitive, le cauchemar règne en maitre, dans le rugissement du moteur de son Interceptor, un homme hanté par son passé erre sans but par les terres désolées…


George Miller, ce visionnaire


LE meilleur épisode de la quadrilogie, pièce maitresse du film post-apo aux allures de série B, Mad Max 2, ou Road Warrior, n’a pas besoin d’être vu en 4D pour sentir le cuir, l’essence et la sueur. Sous ce soleil assommant où le seul panorama que nous ayons est ce désert Australien, sali par la poussière recouvrant pratiquement toutes les routes goudronnées à cause de fous du volant faisant vibrer violemment le moteur de leurs voitures customisées, nous retrouvons Max Rockatansky.


Toujours au volant de son Interceptor V8, notre guerrier vêtu de cuir a prit un léger coup de vieux, gagnant en crédibilité et surtout, en classe. Mèche blanche sur le coté de la tête, petite barbe, sans attaches autre que son chien, solitaire, vivant sans véritable but, ne se préoccupant pas du sort du monde qui l’entoure, le justicier n’est plus. Max, c’est un guerrier de la route, comme le titre du film l’indique clairement.


Notre film démarre sur les chapeaux de roues, répondant direct aux questions que l’on se posait lors du premier opus (que vous n’êtes pas obligé de voir si son rythme lent vous rebute). Ca y est, le monde a définitivement basculé dans le chaos. Le peu de survivants qu’il reste sur cette Terre désertique ne se bat plus que pour deux choses : l’essence et sa survie. Le pétrole, celui qui le détient, c’est celui qui détient le pouvoir absolu. Plus d’électricité, plus de police, plus d’avocats, plus de maisons, plus d’immeubles, plus de commerces, pour achever ce monde en beauté (et par ailleurs tirer la sonnette d’alarme sur ce qui nous pend au nez), la nourriture et l’eau sont devenues une denrée rare.


Résultat, en plus de récupérer tout et n’importe quoi (en espérant trouver des objets utiles), on mange ce qu’on trouve quitte à devenir un cannibale. C’est là que vous découvrirez que Max, il a un pêché « mignon » : la Dinki-Di, soit une pâtée…pour chien. Si la famine et/ou la déshydratation n’ont pas raison de vous, les maraudeurs s’en chargeront ! Mad Max 1 avait beau évoluer dans un univers post apocalyptique, dans Mad Max 2, là, on se sent vivre dans un monde n’étant que désolation.



« Quand le monde tournait au carburant noir et que florissaient dans
les déserts de grandes cités de tubes et d'acier... Disparues,
maintenant, balayées... Pour des raisons aujourd'hui oubliées, deux
puissantes tribus entrèrent en guerre allumant un brasier qui les
dévora toutes les deux. Sans carburant, elles n'étaient rien. Leur
empire était de paille. Le grondement des machines hoqueta et
s'éteignit. Les chefs parlèrent, et parlèrent... Et parlèrent encore.
Mais rien ne pouvait endiguer le désastre. Leur monde s'écroula... »



Un opus surpassant son prédécesseur déjà parfait


Des personnages secondaires marquants et attachants, ce n’est pas ce qui manque dans Mad Max 2 :
Le seigneur Humungus, chef de file d’une bande de pillards, prince de la paix et de la guerre, le grand ayatollah des plaines et des montagnes, gros balèze effrayant, bien baraqué, portant un petit slip clouté et un masque de Hockey en fer cachant son visage défiguré (le frère caché de Jason Vorhees ?), tenant en laisse depuis peu Wez, motard timbré coiffé d’une crête rouge qui a une dent contre Max après leur première rencontre,
Le Capitaine Gyro, un aviateur pilote de l’Autogire (sorte de fusion Voiture/hélicoptère), personnage sympathique apportant une touche d’humour au film, évoluant (c’est le personnage qui évoluera le plus), passant du stade de brigand à larbin de Max puis ami de ce dernier,
L’enfant sauvage, un petit garçon vivant avec le groupe des Fuyards se liant d’amitié avec Max, faisant retrouver à ce dernier sa part d’humanité, comme s’il redevenait le superflic qu’il avait été autrefois. Ce gosse armé d’un boomerang en acier qu’il maitrise tellement qu’il dégommera un des hommes d’Humungus, ne parle pas (hormis quelques grognements de clébard), il a un look de garçon préhistorique, il est un brin collant, il est agile, il fait des pirouettes, il est un atout majeur.


N’oublions pas d’autres personnages que l’on voit trop peu à l’écran comme le mécanicien, la jolie guerrière, et Papaggallo le leader des fuyards. Dommage de ne pas avoir développé les hommes et femmes de cette communauté bien que le but n’est purement et simplement que de les faire fuir leur forteresse.


George Miller, de retour à la caméra, suite au succès de Mad Max 1, voit le budget de sa suite triplé. Clairement, ça se remarque dès le départ que ce soit en terme de possibilités de mise en scène ou bien de la diversité des costumes, véhicules et décors (faut bien se construire un habitat voir une forteresse pour se protéger des autres). Certains se plaignaient du rythme un poil lent du premier opus, ce deuxième épisode va les réconcilier.


Peu de moments calmes, la violence n’est plus montrée de manière subjective, c’est aussi violent psychologiquement que physiquement. Courses démentes, cascades, explosions, gros cylindrées, flingues, arcs, castagne, le réalisateur s’en donne à cœur joie, ne se détournant pas de ce qui a fait le succès de son film précédent aux allures de western futuriste fait de sauvageries. Pas d’effets spéciaux, on l’a fait old school. Prises de vues réelle, cascades réelles. C’est un fait, les costumes font kitchs à cause de la surenchère de maquillage et tenues improbables, n’oublions que dans ce nouveau monde, beaucoup ont sombré dans la folie.


Au final, chef d’œuvre indiscutable du cinéma d’action/science fiction, Mad Max 2, c’est LA perfection incarnée en termes de narration, de plans symboliques, de mise en scène inspirée, d’esthétisme immersif, de cascades de bagnoles spectaculairement réalistes sans retouches numérique, de costumes punk version sado-maso/heavy métal , ainsi que d’un jeu d’acteur excellent où l’interprétation de Mel Gibson brille encore plus que dans l’opus précédent. Courses poursuites furieusement hystériques, fun à souhait où des véhicules à la customisation surpassant l’inventivité vue dans le vieux cartoon « Les fous du volant », écrabouillent des corps, enchainent les accidents, le tout souligné par une bande son rythmée signée Brian May. Du grand cinéma, ni plus, ni moins.

Jay77
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le 20 août 2017

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Jay77

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