Trois ans déjà que Mad Max : Fury Road est sorti en salle. Ces trois ans je les ai passés à me dire qu'il fallait que je le vois. Plusieurs choses m'en ont empêché. D'une part, à la base je voulais regarder la série en son entier et dans l'ordre, par pur respect pour le cinéma et pour ma petite culture personnelle. Et de deux - même si j'apprécie les films d'action, les dystopies et l'atmosphère qui semblait découler de l’œuvre de George Miller - j'avais peur de l'ampleur du thème "voitures et autres véhicules imposants". Finalement, j'ai dépassé deux raisons pour une seule : le (rare mais ravissant) sourire de Tom Hardy . Ne dites pas qu'il m'en faut peu, "Gueule d'Ange" comme on aime à l'appeler, est un bon acteur et un rappeur très hilarant.


Tout d'abord, je dois dire que j'ai été agréablement surprise par l'effet que m'a produit l'introduction de Mad Max : Fury Road. La voix off de Max se fait entendre dès les premières secondes. Ce qu'il dit l'annonce badass, dangereux et dérangé. Une plutôt bonne nouvelle pour moi. De plus, le plan sur lequel s'ouvre le long-métrage est tout de suite exquis. Max est face à l'horizon bleu, debout près de sa voiture un peu rafistolée, sur une colline en sable orangé. J'adore les contrastes tons chauds / tons froids en une seule image et, fidèle à Mad Max, ce dernier opus montre souvent un ciel d'azur qui s'oppose toujours au sol sec et brûlant. De toute façon, les images sont bien cadrées et colorées pendant une bonne majorité de la pellicule.


C'est alors que l'apparente paix du lieu prend exemple sur l'agitation de l'esprit du héros en faisant place à un rythme endiablé qui ne nous quittera plus jamais. Cette cadence folle dure donc deux heures, mais deux heures durant lesquelles on jubile pendant les actions et on se répugne devant quelques images reflétant la société post-cataclysme créée par Immortan Joe. Les courses folles ne sont pas ce que j'apprécie le plus au cinéma habituellement. Mais là je dois dire que l'on a aucunement le temps de s'ennuyer face au camion de Furiosa. On suit même avec angoisse la progression de la troupe car la Mort n'est jamais bien loin. Le sable qui vole partout et les fréquentes flammes et explosions rouges rajoutent un effet de style pas déplaisant qui fait très film de bourrins en apparence mais qui reste toujours attaché au monde dans lequel se situe l'action.


En fait, on pénètre dans un univers construit et original dès les premiers instants, révélant du souci du détail du réalisateur. Certains passages - non sans rappeler ceux de Le Livre d'Eli – révèlent à merveille et avec horreur les méfaits de certains individus sur les autres. L'atmosphère de dystopie et de récit post-apocalyptique est présent pendant la totalité de l’œuvre. On ne peut pas oublier ce qui pèse sur les gens qui ne sont pas au pouvoir, on ne pas peut pas non plus détourner l’œil de la faim, de la soif et de la maladie qui encerclent chaque personnage. Le style sale et écœurant de la vie à l'époque de Max est très bien mis en scène par les apparences détestables de Joe et des autres chefs de ville. De plus, la crasse est prédominante, les humains sont poussiéreux, mutilés, édentés... et hostiles. Et ceux qui ne le sont pas sont réduits à l'esclavage. Les véhicules qui ont une place très importante dans le film font aussi très "fin du monde" par leurs morceaux métalliques qui complètent leur carcasse d'origine.


L'équipage des véhicules acharnés est aussi travaillé. Surtout Furiosa à la recherche de son passé et de la rédemption, et Max un ours aussi mignon que féroce. Les épouses de Joe, le WarBoy et les hommes influents de ce qui reste de la Terre sont moins présents à l'écran mais pas effacés pour autant. Ceux qui font partie du camion sont une équipe qui évolue par les étapes qu'elle traverse.
Par contre, je suis encore déçue par l'importance envahissante de Furiosa et le manque de fond de Max. Ce dernier a beau être un homme effrayant, attachant et torturé psychologiquement, il reste toujours à l'arrière plan de sa petite copine pleine de cambouis. Le film s'appelle Mad Max mais le héros n'est pas Max. Charlize Theron a beau être une bonne actrice, je ne lui pardonne pas sa place de personnage principal avec des grands «P» dans ce film.
D'ailleurs, les acteurs ne sont pas mauvais dans l'ensemble. Je n'ai même aucun nom à donner à propos d'une personne qui jouerait comme Laëtitia Milot. On entre dans l'intrigue sans tiquer sur des mimiques absentes ou trop exagérées et ça fait du bien. Parce que même si tous les acteurs principaux ont été pris pour leur physique pas spécialement exécrable on remarque que le directeur du casting ne s'est pas arrêté là.


L'intrigue, selon moi, pêche un peu. Elle est simple et très peu originale. Au pire on pourrait pardonner cela pour tous les points positifs cités plus haut. Mais par contre, la répétition des actions est révélatrice d'une erreur. Le cercle est que le camion roule, rencontre un problème, s'arrête, manque de se faire rattraper et redémarre aussi sec et !attention spoilers! arrivé à destination, le véhicule fait demi-tour. La pire des mauvaises idées. Mais voilà, ce n'est pas pour autant que le film en devient ennuyeux. Je dirais même que deux heures ne suffiront pas aux plus gourmands.


La bande-originale n'est pas abandonnée non plus. Certaines musiques instrumentales rajoutent même de l'émotion aux courses ensablées. Cependant, même si là encore ça colle au film, je ne suis pas spécialement friande du rockeur assurancetourixien pendu par sa guitare enflammée à son enceinte roulante.


Moi j'ai apprécié plus que je ne l'imaginais Mad Max : Fury Road pour son travail sur l'univers post-apocalyptique et son rythme plaisant souligné par des bons acteurs, la musique réfléchie et aussi des images colorées. J'en vois pourtant les défauts mais ils importent peu à mon jugement, sans doute plus souple dû à la présence de Tom Hardy.

LapinouBleu
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le 25 avr. 2018

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