Maître Miller, 70 ans mais toujours l'âme inventive et juvénile, s'adapte à son temps, à la modernité du cinéma, sans jamais quitter sa vieille école. Ces confrères cinéastes n'ont qu'à bien se tenir face à cette fiction totalement déjantée et nerveuse.
Utilisés à bon escient, les splendides effets spéciaux virtuels sont là pour renforcer cette idée de monde apocalyptique et anarchique engendré par les humains, ou plutôt les hommes, dans leur quête de pouvoir et de soumission d'autrui. Toutes les scènes deviennent alors un véritable enthousiasme pour les mirettes, alliant beauté et férocité, tels des tableaux surréalistes. La tempête de sable est une réelle contemplation esthétique.
Tandis que la poursuite dans laquelle se lancent nos antagonistes kamikazes, nous propulse dans une action intense et immersive, mettant en scène des crashs, enlisements, explosions, combats, ne laissant aucun répit pour eux et le spectateur. Véritable moment de bravoure, avec des moyens pyrotechniques époustouflants, elle nous fera retenir notre souffle et planter nos doigts dans le fauteuil jusqu'à son terme. Plus vraie que nature, dantesque, une des meilleure chasse automobile réalisée à l'écran.
Il n'existe ni bien ni mal dans ce foutoir métalleux, seulement la survie de chacun motivée par diverses ambitions. La bataille pour l'eau et le pétrole, des ressources devenues épuisables, n'est pas la principale quête à mener pour la survie. Plusieurs clans vont alors s'affronter ou s'entraider dans ce bourbier.
À la recherche d'un endroit meilleur offrant paix et prospérité, Furiosa va cependant se heurter à un mirage. Avec l'aide de Max, ils vont tenter de reprendre ce qui est contrôlé depuis trop longtemps par les mauvaises personnes pour eux. Car chaque cause est défendable même si le mal règne en chef.
Sur fond machiste, l'intrigue soumet l'omnipotence de la femme dans ce milieux viril. La femme est remise à un niveau égalitaire à l'homme et lui rappelle que le fait de toujours l'inférioriser mène au chaos et à la destruction dans une société.
On retrouve un certain équilibre à la fin quand les femmes s'élèvent sur la plate-forme au milieu de la marée humaine. La femme reprend ses droits et inverse la tendance de dominant et soumis. Pour ainsi dire, c'est une montée en puissance du féminisme.
Dans cet authentique film qui traduit un défaut contemporain majeur, Georges Miller a su mettre en scène ses idées avec une habileté déconcertante. Faire parler les images en évitant de les paraphraser. Une contrainte que très peu de réalisateurs savent encore maîtriser aujourd'hui.
Crasse, poussière, adrénaline et folie ! Voilà ce qui vous attend durant ces 120 minutes ahurissantes et spectaculaires d'une course-poursuite ininterrompue d'énormes cylindrées boostées à l'extrême.