George Miller, aussi éclectique qu'il est méconnu a passé la majeure partie de sa carrière à essayer de faire des films... Qui ne se sont finalement pas faits, ou alors sans lui. Par exemple, il a longtemps planché sur Contact avant que Zemeckis reprenne le projet. Ça ne l'a pas empêché de connaitre le succès, critique avec son superbe Lorenzo's Oil et public avec les Babe et Happy Feet. Mais sa série-chouchoutte, celle à qui il doit sa place dans nos cœurs s'en est trouvée délaissée.
Aujourd'hui arrive, après une courte attente - trente ans, bagatelle - le quatrième opus des aventures de Rockatansky. Teasers et Trailers se sont chargé de nous faire saliver comme jamais, promettant un film d'action maousse, plus porté sur les effets mécaniques et authentiques que sur des carambolages simulés par ordinateur à la con.
On est dans la meilleure salle de Paris, nos ceintures attachées, et on tremble sur nos sièges au gré des basses fréquences de cinglé ! Mad Max Fury Road est un trip survitaminé qui laisse peu de répit aux spectateurs. D'ailleurs à les entendre, les superlatifs ne manquent pas : "10/10 ! Meilleur film d'action de tous les temps ! Trop ouf !" et je dois reconnaitre avoir moi-même pris un plaisir non dissimulé. Mais il y a quelque bémol à signaler, qui s'est mis en travers de la route du bonheur total.
Le Climax du film n'est pas convainquant du tout. Décidant de faire machine-arrière et de foncer dans le tas, Max promet un affrontement homérique qui aurait de quoi exploser tout ce qu'on a vu dans le film auparavant !
Mais non. La longue poursuite finale n'offre pas de plus-value, mais un plus-de-la-même-chose. Sans être infamant ni pénible, ce segment revisite des lieux et des véhicules qu'on a déjà vu, sans pour autant marquer l'impact de ses retrouvailles. Certains personnages secondaires accueillent le retour de Furiosa avec un haussement d'épaules, les cascades motorisées sont celles qu'on a déjà vu, et l'idée géniale du mec-à-la-guitare perd de sa superbe à se voir sur-exploitée...
A vrai dire, à part les hommes-essuie-glace, il n'y a rien dans ce climax dont on n'ait déjà fait l'expérience lors de la toute première poursuite.
Aussi, une jolie frustration s'est emparée de moi à la première vision, et Mad Max 2 conserve sa place de meilleur film de la saga.
Du reste, je suis pas bégueule : je l'ai revu deux fois, dont une en 3D ( et j'ai pas du tout aimé cette 3D, faut que je le revoie en 2D pour laver mes yeux ! ) et si George échoue à boucler son aventure avec la force escomptée, il a tout de même remontré le chemin, à qui en avait besoin, du divertissement automobile de qualité au cinéma.